Surveillance des cardiopathies ischémiques au Québec : prévalence, incidence et mortalité

Les cardiopathies ischémiques, maladies attribuables à une ischémie des artères coronaires nourrissant le cœur, incluant l'infarctus du myocarde, sont-elles en augmentation au Québec? De plus, les Québécois décédant de ces maladies avaient-ils été préalablement diagnostiqués? Grâce aux données médico-administratives jumelées du Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ), les premières mesures de prévalence, d'incidence et de mortalité ont été estimées. En 2011-2012, la prévalence brute était de 9,4 %, ce qui représentait près de 582 000 individus âgés de ≥ 20 ans. Entre 2000-2001 et 2011-2012, cette prévalence a augmenté de 15 % bien que depuis 2005-2006, elle s'est stabilisée et a diminué légèrement. L'incidence et la mortalité étaient en diminution entre ces années. Par ailleurs, les Québécois avec mention de cardiopathies ischémiques au bordereau de décès avaient en général été préalablement diagnostiqués.

La surveillance de ces maladies s’effectue souvent grâce aux données hospitalières ainsi qu’aux données d’enquêtes populationnelles. Cependant, les données hospitalières se limitent aux cas les plus sévères tandis que les données d’enquêtes ne correspondent qu’aux gens déclarant avoir été diagnostiqués. Toutefois, une personne peut avoir fait un IAM et avoir reçu une intervention coronarienne (des pontages aortocoronariens [PAC] ou une intervention coronarienne percutanée [ICP]) et déclarer ne pas être atteint de cette maladie. Comme l’IAM n’est qu’une manifestation aiguë et sévère des cardiopathies ischémiques, même après cet événement aigu, la personne est toujours atteinte de cette maladie chronique, et ce, qu’elle ait reçu ou non une intervention coronarienne. Les données médicoadministratives québécoises jumelées représentent un outil puissant pour la surveillance des cardiopathies ischémiques car elles permettent un suivi longitudinal des diagnostics posés et des soins obtenus ainsi que d’identifier la cause de décès.

Auteur(-trice)s
Louis Rochette
Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-72640-1
ISSN (électronique)
1922-1762
Notice Santécom
Date de publication