Position du Comité sur les infections nosocomiales du Québec sur les risques associés à l'utilisation des robinets électroniques en milieux de soins

Les infections nosocomiales reliées à l'eau contaminée sont abondamment citées dans la littérature scientifique. Parmi les organismes pathogènes les plus fréquemment rapportés, il faut mentionner Legionella, Pseudomonas aeruginosa (P. aeruginosa) et plus rarement Aspergillus et Fusarium (Anaissie et autres, 2002). Des études récentes reconnaissent qu'environ 30 à 40 % des infections nosocomiales à P. aeruginosa dans les unités de soins intensifs seraient reliées à l'eau (Blanc et autres, 2004). La formation de biofilms dans les réseaux de distribution et de drainage des eaux est à la base de cette contamination. Les robinets, les aérateurs et les drains des lavabos sont particulièrement propices à la formation de ces biofilms.

Les robinets électroniques (RE), d'abord installés dans les aires commerciales et publiques, ont fait leur entrée dans les centres hospitaliers au début des années 90. La promotion de ces derniers a reposé sur la diminution de la consommation de l'eau et sur la promotion de l'hygiène en évitant le contact avec les mains. Aucune étude à ce jour n'a cependant démontré un lien entre l'installation de RE et la diminution du taux d'infections nosocomiales ou du taux de colonisation des patients. Quelques études ont par ailleurs rapporté une contamination plus facile et plus fréquente des RE par les bactéries dont Pseudomonas et Legionella et une contamination résistante aux biocides et aux désinfectants.

Cet avis a pour but de décrire le fonctionnement des RE et d'évaluer le risque d'infections nosocomiales associé à leur utilisation.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-57495-8
ISBN (imprimé)
978-2-550-57494-1
Notice Santécom
Date de publication