VIH : une proportion élevée de cas ne bénéficie pas d’un traitement précoce

La Journée mondiale de lutte contre le sida permet de faire le point sur le VIH, mais aussi sur l’ensemble des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec. Cette année, le thème de cette journée est « Les organisations communautaires font la différence. » C’est l’occasion pour l’INSPQ de rendre hommage à ces organisations et à leur travail primordial auprès des personnes vivant avec le VIH et leurs proches. Du côté de l’INSPQ, deux rapports majeurs sur les ITSS sont publiés à l’occasion de cette journée.

Rapport du Programme de surveillance de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) au Québec – Rapport annuel 2018

On confirme dans ce rapport que le VIH est encore actif au Québec et une proportion relativement élevée de cas est diagnostiquée tardivement et ne bénéficie pas d’un traitement précoce. Les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) demeurent les plus touchés. Chez les femmes, la majorité des cas sont enregistrés chez des immigrantes de pays où le VIH est endémique.

Portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec - Année 2018 et projections 2019

Les constats issus de la vigie et de la surveillance des ITSS confirment la pertinence de consolider les actions et la mobilisation pour mieux joindre, dépister, détecter et traiter les ITSS. Les principaux sont les suivants :

  • Le nombre annuel de nouveaux diagnostics de l'infection par le VIH tend à diminuer légèrement depuis quelques années, notamment chez les HARSAH. La moitié des nouveaux diagnostics pour lesquels l'information est disponible en 2018 ont reçu un diagnostic tardif.
  • L'incidence des cas déclarés d’infections à C. trachomatis augmente de manière presque constante depuis plusieurs années. Pour la première fois depuis 2005, le taux projeté chez les femmes pour l'année 2019 est inférieur à celui de l'année précédente.
  • Le taux d'incidence de cas déclarés d'infections gonococciques a plus que doublé entre 2014 et 2018. La hausse du nombre d'infections extragénitales chez les hommes compte pour une proportion importante de l'augmentation. Pour la première fois depuis 2011, le taux projeté chez les hommes pour l'année 2019 est inférieur à celui de l'année précédente.
  • La résistance du gonocoque aux antibiotiques continue de progresser, en particulier la résistance à l'azithromycine.
  • La hausse importante de cas déclarés de syphilis infectieuse concerne surtout les hommes. Une croissance soutenue est observée depuis 2016 chez les femmes, ce qui suggère une extension de l'épidémie vers la population hétérosexuelle.
  • La forte recrudescence de la lymphogranulomatose vénérienne observée depuis le printemps 2013 semble se poursuivre, avec environ 100 cas déclarés annuellement.
  • 1 200 cas d'hépatite B et 1 300 cas d'hépatite C ont été déclarés en 2018.

En matière de lutte contre les ITSS, une approche intégrée permet à la fois de cibler un ensemble de facteurs souvent communs à plusieurs de ces infections et d’aborder la santé sexuelle et la consommation de substances psychoactives. La surveillance des ITSS favorise l’appropriation et l’utilisation des données de surveillance pour soutenir la planification et l’évaluation des actions.

28 novembre 2019