Progression de l’obésité abdominale chez les adultes québécois

Bien que l’indice de masse corporelle (IMC) soit l’indicateur habituellement utilisé pour la surveillance populationnelle du poids, il est maintenant reconnu que cette mesure est un indicateur imparfait, puisqu’il ne renseigne pas sur la distribution de la masse adipeuse chez les individus. Des mesures anthropométriques additionnelles, telles que la mesure du tour de taille, s’avèrent alors utiles, et ce, afin d’identifier les individus ayant une accumulation de graisse abdominale spécialement dommageable pour la santé.

Dans cette nouvelle étude, l’INSPQ fait le portrait du tour de taille mesuré et de l’obésité abdominale chez les adultes québécois âgés de 18 à 74 ans, en plus d’en analyser l’évolution entre 1990 et 2009-2013.


Les principaux constats

En 2009-2013, l’obésité abdominale touche plus de 40 % des adultes québécois, soit 2,3 millions d’entre eux.

  • Le tour de taille élevé de ces personnes les place face à un risque accru de développer certains problèmes de santé tels que le diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires.
  • La prévalence de l’obésité abdominale a doublé depuis 1990, passant de 21 % à 48 % chez les femmes et de 14 % à 32 % chez les hommes.
  • La proportion d’obésité abdominale était plus élevée chez la femme que chez l’homme. En effet, environ un homme sur trois avait un tour de taille égal ou supérieur à la valeur seuil de 102 cm, alors qu’environ une femme sur deux avait un tour de taille égal ou supérieur à la valeur seuil de 88 cm.

Cette première étude révèle qu’en deux décennies le tour de taille des adultes québécois a augmenté de façon importante.

  • Tant chez les hommes que chez les femmes, chez les jeunes adultes (18-34 ans), les adultes d’âge moyen (35-64 ans) et les adultes plus âgés (65-74 ans), le pourcentage d’adultes ayant un tour de taille associé à un risque élevé de développer une panoplie de maladies chroniques a significativement augmenté et plus que doublé dans la majorité des sous-groupes étudiés.
  • En comparaison avec les données de 1981, l’augmentation relative de l’obésité abdominale est encore plus substantielle chez les jeunes adultes. Ce constat laisse présager que plus de Québécois pourraient développer des maladies chroniques liées à l’obésité abdominale, et ce, plus tôt dans leur vie adulte.

La prévalence de l’obésité abdominale a augmenté dans chacune des catégories de poids corporel depuis 1990. En 2009-2013, une personne sur cinq non obèse selon l’IMC présentait un tour de taille à risque élevé de développer des maladies chroniques. Plus précisément, l’obésité abdominale était présente chez 38 % des adultes avec embonpoint et 5 % des adultes de poids normal.


Qu’est-ce que l’obésité abdominale?

Elle correspond à un tour de taille ≥ 102 cm (40’) chez les hommes et de ≥ 88 cm (35’) chez les femmes. Les prochains cycles de l’«Enquête canadienne sur les mesures de santé» permettront de continuer de suivre cette problématique.


Pour plus d'information

Le rapport complet est ici : https://www.inspq.qc.ca/publications/2578

Pour mieux comprendre le phénomène de l’obésité, consultez notre ligne du temps sur le sujet.

20 août 2019