Espace ITSS

Le Nunavik et son programme de lutte aux ITSS

Le nord du 55e parallèle.  Au Québec, ce vaste territoire de 500 000 km carrés – le Nunavik – est habité par 11 000 personnes réparties dans 14 communautés. Majoritairement composées d’Inuits, ces communautés connaissent une hausse du taux de transmission des ITSS, dont la gonorrhée et la chlamydia. Une situation complexe, délicate et préoccupante.

La mise à jour du programme de lutte aux ITSS au Nunavik, produite par l’INSPQ, contribuera sans doute à l’amélioration de la situation dans cette région nordique du Québec. On y présente, en effet, une série de questions et de réponses sur le dépistage et la détection de la gonorrhée et de la chlamydia ainsi que des algorithmes qui facilitent la prise en charge syndromique des cas. Le rapport contient également, en annexe, des outils qui soutiennent le travail infirmier et celui des médecins.

Nouvelles technologies et santé sexuelle

Téléphones intelligents, applications mobiles, textos, réseaux sociaux, tablettes tactiles, codes à barres 2D et jeux vidéos interactifs : les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont modifié nos façons de communiquer et remplacé certains modes de diffusion. Les communautés, les relations entre les individus et même nos codes identitaires ont été métamorphosés.

Internet, par exemple, aurait changé la forme et la structure des réseaux sexuels dans la communauté gaie grâce, notamment, aux sites de rencontres. Par ailleurs, les services que rendent les NTIC viennent bonifier les approches traditionnelles en santé et en prévention des ITSS. Si les NTIC permettent de nouvelles approches, leur usage en matière de santé sexuelle soulève des enjeux médicaux, sociologiques, psychologiques, éducationnels et géographiques.

Partenariats et réseaux locaux de services : s'inspirer d'expériences prometteuses

Quel est l’état des pratiques en ITSS et de la collaboration au sein des CSSS et des réseaux locaux de services? Le dernier Bulletin d’information sur l’intégration des interventions en ITSS dans les CSSS présente une étude éclairante sur les perceptions des acteurs en ITSS à ce propos.

Cette étude lève le voile, en effet, sur les facteurs qui expliquent les difficultés rencontrées et l’origine des bons coups. Le rapport ITSS et travail en réseau local de services : oser faire autrement, qui paraîtra sous peu, constitue une lecture passionnante et une réalisation qui donne la parole aux intervenants des CSSS ainsi qu’à leurs partenaires.

Programmes d'échange de seringues et services policiers : l'art délicat de la collaboration

Comment intégrer le maintien de la paix, de l’ordre et de la sécurité publique aux activités de prévention auprès de populations vulnérables dans le respect de chacun? Soulever la question c’est s’intéresser aux enjeux de l’action intersectorielle entre les programmes d’échange de seringues (PES) et les services de police. C’est aborder l’art délicat du partenariat et de la collaboration de milieux où les missions divergent.

Un éclairant rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) fait le point sur l’épineux sujet. Il documente et mesure l’impact des actions de sécurité publique dans l’environnement des PES et sur les personnes utilisatrices de drogues par injection (UDI). Les auteurs visent, du même coup, à mieux comprendre les conditions qui favorisent le succès de la collaboration entre les PES et les services de police de même qu’à présenter les expériences fructueuses de collaboration intersectorielle.

Travail colossal qui repose sur une recension des écrits et la consultation de 50 informateurs clés : des usagers des PES, des intervenants communautaires, des représentants de santé publique et, bien sûr, des policiers.

Traiter les personnes vivant avec le VIH dans leur globalité: entrevue avec Dr Emmanuelle Huchet

Le SIDA n’étant plus mortel, ou si peu, l’infection par le VIH n’inspire plus autant de craintes et les personnes à risque sont devenues moins vigilantes. Une réalité qui en masque une autre : plus de 20 000 Québécois sont aux prises avec le VIH et de nouveaux cas viennent, jour après jour, gonfler les statistiques. Une centaine en mourra cette année. Selon le plus récent Rapport du programme de surveillance du VIH au Québec publié par l’INSPQ, pas moins de 319 cas d’infection sont venus s’ajouter en 2012. Emmanuelle Huchet, directrice médicale par intérim et médecin traitant à la Clinique l’Actuel, dépeint son travail et sa perception du VIH dans ce contexte.