M. Michel Dorais, professeur en sciences sociales à l'Université Laval, se penche ici sur des pistes de réflexion tout en vous invitant à repenser vos pratiques d'intervention.
On se demande souvent pourquoi les avis et les campagnes de prévention peinent à rejoindre les jeunes générations. Il faut bien le reconnaître, le risque, ça peut devenir excitant, surtout quand on est jeune. À ce moment dans la vie, c’est une façon de tester son courage, sa force, sa témérité, sa chance aussi. Affronter la mort par des conduites dites à risque donnerait, à la limite, plus de valeur à la vie. Comme si du danger traversé émergeait un surplus de sens et d’énergie. Comme si la transgression même des règles de prudence ajoutait à la puissance, sinon à l’invulnérabilité de celui ou celle qui s’en sort tout de même indemne1.
Si les jeunes sont plus enclins à la prise de risque, c’est d’ailleurs précisément qu’ils se sentent magiquement à l’abri des accidents et de la mort, que le…