La mortalité par suicide au Québec : 1981 à 2010 – Mise à jour 2013

Ce document présente les plus récentes données disponibles et constitue une mise à jour des statistiques de décès par suicide publiées au cours des années passées (St-Laurent & Bouchard, 2004; Gagné et al., 2011).

De façon plus spécifique, le présent travail a pour objectifs :

  • de dresser un portrait général de la situation du suicide au Québec et de présenter les plus récentes données disponibles;
  • d'examiner les tendances et les variations temporelles du suicide selon le sexe chez les personnes de 65 ans et plus dans la population québécoise afin de répondre aux préoccupations manifestées par certaines associations à l'égard de ce groupe;
  • de comparer la situation québécoise au niveau canadien et au niveau international.

En 2010, selon les données provisoires, 1 089  décès par suicide ont été enregistrés au Québec, dont 829 Québécois et 258 Québécoises1. Ce nombre équivaut à un taux ajusté de 13,7 décès par 100 000 personnes. Bien que provisoire, ce taux ajusté laisse présager que la baisse du taux de suicide amorcée depuis le sommet atteint en 1999 s’est poursuivi en 2010. Le taux ajusté de suicide estimé en 2010 ramènerait ainsi le risque de décès par suicide au niveau de ceux observés au Québec dans le milieu des années 1970.

En 2010, le taux ajusté de suicide était de 21,1 décès par 100 000 personnes chez les hommes et de 6,4 décès par 100 000 personnes chez les femmes. Le risque de suicide était 3,3 fois plus élevé chez les hommes comparativement aux femmes.

Chez les hommes, pour la période de 2008 à 2010, le taux le plus élevé se retrouvait chez les 35-49 ans et le plus bas chez les adolescents (15-19 ans). Chez les femmes, le taux le plus élevé s’observait chez les
50-64 ans et le plus bas chez les adolescentes.

Pour la période de 2008 à 2010, le suicide représentait 2 % de l’ensemble de tous les décès au Québec. Cette proportion se situait à 3 % chez les hommes et à 0,9 % chez les femmes (données non présentées).

Le taux de suicide des personnes âgées de 65 ans et plus était également bas en comparaison aux autres groupes d’âge, et ce, tant chez les hommes que chez les femmes. Au Québec, le taux de suicide atteint son maximum vers la cinquantaine et diminue par la suite jusqu’à l’âge de 80 ans, où il se stabilise. Ce taux de suicide des 65 ans et plus est en diminution depuis le début des années 1980. Entre 1981 et 2009, le taux de suicide des personnes âgées de 65 ans et plus a diminué en moyenne de 1 % par année. Toutefois, compte tenu du vieillissement de la population québécoise, le nombre de suicides chez les 65 ans et plus a augmenté de 1,6 % en moyenne chaque année entre 1981 et 2009. À titre comparatif, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus augmentait à un rythme plus rapide (2 % annuellement) au cours de la même période.

Les données provisoires de 2011, ne laissent pas entrevoir de hausse du taux de suicide au Québec. Ainsi, pour l’année 2011, le nombre de suicides est estimé à 1 072.

Le taux de suicide observé de quatre régions sociosanitaires se distingue significativement pour la période 2008-2010. Ainsi, la région de Mauricie et Centre-du-Québec affiche un taux significativement supérieur à celui du reste du Québec alors que les régions centrales de Montréal, Laval et de la Montérégie ont un taux significativement inférieur.

Au Canada, en 2009, le Québec n’affichait plus le taux le plus élevé parmi les provinces canadiennes, mais occupait le 4e rang. Au niveau international, le taux de suicide des Québécois et des Québécoises se situait au 9e rang parmi une sélection de 22 États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).


1. Sexe manquant pour 2 décès.

Autor(es)
Mathieu Gagné
M. Sc., Agent de recherche, Institut national de santé publique du Québec
Subjects
Suicide, Surveillance
Types of Publication
ISBN (Digital)
978-2-550-66907-4
ISSN (Digital)
1920-9800
Santecom Number
Date de publication