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La présence de plomb dans l'environnement résidentiel et son impact sur la plombémie de jeunes enfants à Montréal

La toxicité du plomb est reconnue, même à de très faibles niveaux d’exposition. Les enfants sont particulièrement vulnérables au plomb, notamment quant à ses effets délétères sur le développement du système nerveux central3. Les jeunes enfants s’exposent habituellement de façon plus importante que les adultes au plomb. En effet, le fait de porter leurs mains ou différents objets à leur bouche ainsi que leur proximité aux sources de poussières (par leur petite taille et les déplacements au sol) peuvent favoriser leur exposition par l’ingestion ou l’inhalation de plomb456. De plus, la consommation d’eau par les jeunes enfants (en ml/kg) est importante comparée à celle des adultes7.

Avant 1950, le plomb était couramment utilisé dans la fabrication de différents produits, exposant ainsi la population à diverses sources de plomb. À partir des années 1970, une règlementation plus sévère a contribué à la diminution de la teneur en plomb dans les peintures, les éléments de plomberie et différents produits domestiques. L’interdiction d’ajout de plomb dans l’essence en 1990 a également contribué à la diminution des risques d’exposition à ce métal. Néanmoins, il est encore possible de trouver des sources d’exposition au plomb dans la peinture et les poussières d‘anciennes résidences, surtout celles construites avant 1970. L’eau du robinet peut aussi être contaminée lors de la présence de composantes en plomb de la tuyauterie  (entrées de service ou soudures). Enfin, certains produits traditionnels importés par différentes communautés culturelles peuvent ne pas respecter la règlementation canadienne quant à leur teneur en plomb (encens, chandelles, cosmétiques et remèdes traditionnels, verreries, conserves et aliments)8910.

Afin de mieux documenter l’importance des sources résidentielles de plomb, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), en collaboration avec Santé Canada et l’École Polytechnique de Montréal, a réalisé une étude visant à évaluer l’importance de la contamination par le plomb de l’eau, des poussières et de la peinture domestiques et leur impact sur la plombémie des jeunes enfants.

L'Enquête canadienne sur les mesures de la santé : résultats de la biosurveillance pour le plomb, le bisphénol A et le mercure total

L’enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), menée par Statistique Canada en partenariat avec Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, est l’enquête la plus exhaustive réalisée au Canada pour obtenir des mesures directes sur la santé. Cette enquête a été conçue de manière à être représentative de la population canadienne; elle consiste à recueillir des renseignements sur l’état de santé en général et sur les modes de vie des Canadiens au moyen d’entrevues et de mesures physiques directes (par exemple, le poids et la taille des sujets). Les résultats de cette enquête permettront de fournir de l’information sur des maladies chroniques et infectieuses, la condition physique, la nutrition et d’autres facteurs qui influencent la santé.

Dans leur quotidien, les Canadiens sont exposés à diverses substances chimiques présentes dans l’environnement. Plusieurs de ces substances peuvent se retrouver dans le corps humain, posant ainsi un risque potentiel pour la santé. Elles peuvent s’introduire dans l’organisme par ingestion, inhalation et contact cutané. L’exposition humaine aux substances chimiques peut être estimée indirectement en mesurant ces substances dans l’environnement, les aliments ou les produits ou directement par la biosurveillance.

Dépistage du radon dans des écoles primaires au Québec

En février 2006, le Bulletin d’information en santé environnementale (BISE) publiait un article intitulé : Le radon dans l’environnement intérieur : état de la situation au Québec, qui résumait notamment les résultats des travaux réalisés par un groupe de travail de l’Institut national de santé publique (INSPQ) mandaté pour faire le point sur cette problématique (Dessau et al., 2004). Par le biais d’une analyse de risque basée sur un modèle mathématique conçu par le Committee on the Biological Effects of Ionizing Radiation (BEIR VI), les auteurs ont évalué l’impact de différents scénarios d’intervention sur la mortalité par cancer du poumon. Par la suite, ils ont identifié et examiné des options de gestion de risque en lien avec le radon puis ils ont formulé des recommandations à cet effet. Parmi ces dernières, les auteurs ont fait ressortir la pertinence de procéder au dépistage du radon dans les bâtiments publics, tels que les établissements scolaires et les milieux de garde.

Les professionnels régionaux en santé environnementale : une communauté de pratique?

Le concept de communauté de pratique est souvent évoqué pour décrire des groupes professionnels, notamment quand les apprentissages ou le développement des ressources humaines sont en cause. Dans le cadre récent d’une étude de besoins ciblant certaines compétences des professionnels régionaux en santé environnementale, nous nous sommes interrogées sur l’existence, ou non, d’une communauté de pratique en santé environnementale. La présence d’un tel regroupement pourrait en effet influencer les modalités d’accompagnement et de développement des compétences de ces professionnels.

Récemment, une enquête auprès de directions régionales de santé publique (DSP) a abordé différentes dimensions du travail de santé environnementale en lien avec les études d’impact et les évaluations environnementales. Des questions permettant de documenter la présence de variables associées à la communauté de pratique ont été incluses dans le questionnaire plus large, de type semi-ouvert, que nous avons construit et administré de juin à octobre 2010. Des professionnels régionaux associés à ce type de dossiers ont été sollicités pour répondre à l’enquête : une personne par direction régionale a été choisie aléatoirement, à partir d’une liste fournie par les coordonnateurs des unités de santé environnementale. En cas de refus ou de non-réponse à la suite de plusieurs relances, une autre personne de la même région était contactée.

Douze personnes ont répondu à l’enquête et, au total, sur les 17 (ou 18) directions régionales de santé publique (DSP) du Québec, 13 ont été représentées. Deux groupes de discussion ont ensuite été menés auprès de personnes en santé environnementale afin de valider les résultats obtenus : le premier a eu lieu auprès des huit membres de l’unité de santé environnementale de la DSP de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Le second a été réalisé auprès de la Table nationale de concertation en santé environnementale (TNCSE), lieu de décision des 17 coordonnateurs de santé environnementale des DSP, à laquelle participent aussi des représentants de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Quelques repères terre-à-terre pour transférer des connaissances en santé environnementale

De par sa nature, la santé environnementale implique une diversité d’acteurs provenant de disciplines et de secteurs d’activités différents. Les décideurs, la population, les professionnels de santé environnementale et de santé publique, les partenaires des secteurs des transports, de l’éducation, des affaires municipales sont autant de groupes que l’on peut vouloir rejoindre. Qu’il s’agisse de les informer, les sensibiliser, les former, les impliquer ou les amener à collaborer entre eux, on vise au final à leur partager des connaissances. Comment s’y prendre pour s’assurer que ces connaissances soient utilisées par les groupes visés? Et comment aider les utilisateurs à acquérir, traiter et intégrer ces nouvelles connaissances? Savoir comment transférer des connaissances devient une compétence précieuse pour les professionnels en santé environnementale.

Le rendez-vous des professionnels de santé environnementale au Québec : les Ateliers de santé environnementale

 Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), pesticides, plomb dans l’eau potable, risques industriels, pollution atmosphérique, communication du risque, décontamination du mercure, voici quelques-uns des thèmes qui ont été traités depuis près de 20 ans lors de rencontres périodiques d’acteurs du domaine de la santé environnementale, mieux connues sous le nom des « Ateliers de santé environnementale » (ASE).

Ce court texte dresse dans un premier temps le portrait de l’activité autant du point de vue des contenus que de son organisation. Par la suite, une réflexion est amorcée sur cet événement qui utilise le transfert de connaissances dans un but de développement des compétences. Ceci dans un contexte où les problématiques de santé environnementale se multiplient et se complexifient 

faisant appel à de multiples compétences pour y faire face. Parallèlement, on observe des développements théoriques et technologiques majeurs du côté de la pédagogie qui nous interpellent. Comment ces nouveaux outils peuvent-ils nous aider à améliorer la performance des professionnels et celle de leur organisation?

La qualité de l'air intérieur : un enjeu de santé publique méconnu des Français

Si la qualité de l’air extérieur est en France relativement médiatisée, celle de l’air intérieur reste un problème de santé publique encore peu connu du grand public mais dont les médias se sont récemment saisis. Pourtant, on estime que la population passe 70 % à 90 % de son temps dans des environnements clos (transports, logements, lieux de travail…). Le temps passé en intérieur peut être plus élevé à certains âges de la vie (nourrissons, enfants, personnes âgées) ou dans certaines situations (maladie notamment). L’enjeu de santé publique n’est donc pas anodin, d’autant que de récentes études menées par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) montrent qu’environ 10 % des logements présentent une concentration très importante de polluants. En outre, selon les polluants, 5 % à 30 % des logements présentent des valeurs nettement plus élevées que les concentrations moyennes observées dans le parc des logements.

La transmission des résultats environnementaux aux participants d'un projet de recherche : une opération complexe

Dans un contexte d’un projet de recherche, la transmission de résultats aux participants est une étape qui est trop souvent malmenée par les chercheurs. Pourtant, cette étape est importante, complexe et mérite qu’on s’y attarde.

La démarche décrite dans cet article concerne justement la transmission de résultats individuels à des familles qui participent à un projet de recherche sur la qualité de l’air intérieur et l’asthme chez les enfants : le projet IVAIRE. Cette étude vise à évaluer les Impacts de la Ventilation sur la qualité de l’Air Intérieur des habitations et la santé Respiratoire des Enfants qui souffrent de symptômes associés à l’asthme. L’étude a été amorcée en 2008 par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et l’Institut de recherche en construction du Conseil national de recherches Canada (IRC-CNRC) avec la collaboration du Centre mère-enfant du centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ). Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et Santé Canada sont des partenaires au projet. M. Pierre Lajoie, médecin-conseil à l’INSPQ, en est le chercheur principal.

« Vivre avec le soleil » programme d'éducation solaire en milieu scolaire

L’incidence du cancer de la peau augmente de façon épidémique dans le monde. Le mélanome, la forme la plus dangereuse de cancer cutané (avec probablement près de 150 000 cas par an dans le monde), est une des premières causes de mortalité par cancer chez les jeunes adultes. Outre la clarté de la peau, les principaux facteurs de risque de mélanome sont les expositions au soleil intermittentes et les coups de soleil de l’enfance.

Il existe d’autres formes de cancer de la peau : le carcinome spino-cellulaire et le carcinome baso-cellulaire. Ce dernier, certes moins dangereux car moins métastasique, représente d’importantes charges, étant donné son incidence environ 10 fois supérieure à celle du mélanome. Il semble plutôt lié à des expositions chroniques.

Le nombre d’interventions de la cataracte est également un enjeu majeur de santé publique. Dans le monde, cette maladie est la première cause de cécité. Dans les pays dits « développés ou riches », elle pèse lourdement sur les comptes des organismes d’assurance maladie. Pourtant, 20 % des interventions de la cataracte pourraient être évitées par une amélioration des comportements selon l’OMS.

Transfert de connaissances en contexte d'intersectorialité : mobiliser les acteurs concernés par la prévention des cancers de la peau

Dans le Programme national de santé publique, on aborde l’action intersectorielle comme une stratégie indispensable pour améliorer la santé et le bien-être, notamment au regard de la promotion de la santé et de la prévention de nombreux problèmes qui requièrent l’engagement et la participation des acteurs de plusieurs secteurs d’activités (MSSS, 2008).

En octobre 2005, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) confiait à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) le mandat de mettre en place un Comité intersectoriel sur la prévention des cancers de la peau. La définition de l’intersectorialité sur laquelle la mise sur pied du Comité intersectoriel s’est appuyée est la suivante : « Pratique d’acteurs de plus d’un secteur d’intervention qui se mobilisent et s’engagent en complémentarité d’action pour mettre à profit les compétences de chacune en vue de satisfaire d’un commun accord certains besoins clairement reconnus dans la communauté. » (Lebeau et coll., 1998).