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Le BISE en 2017 : résultats d’une évaluation auprès du public cible et de ses artisans

Cet article porte sur les principaux résultats de l’évaluation réalisée au cours de l’année 2017 auprès du public cible du BISE. Le contexte de l’évaluation, la méthodologie utilisée, les principaux constats et les améliorations envisagées sont décrits. Les résultats du sondage montrent que le BISE demeure un outil de référence crédible pour son public cible et occupe une place enviable et reconnue dans le domaine de la santé environnementale.

Utilisation des jardins communautaires et alimentation bio – Étude exploratoire

Un engouement croissant pour les jardins communautaires et collectifs est observé au Québec depuis les dernières décennies. Cet article présente une étude réalisée par l’Institut national de santé publique du Québec à l’automne 2014 qui visait à évaluer l’efficacité potentielle des jardins communautaires à réduire l’exposition aux pesticides chez leurs utilisateurs. Un sondage a été conduit auprès de 100 utilisateurs de 4 jardins communautaires de la région de la Capitale-Nationale afin de documenter leurs pratiques culturales, leur autonomie alimentaire en fruits et en légumes, de même que leurs sources d'approvisionnement alternatives pour ce qu'ils ne peuvent produire ou conserver. 

Surveillance des impacts des vagues régionales de chaleur extrême sur la santé au Québec à l’été 2016

Dans le contexte des changements climatiques, il est possible que le nombre de vagues de chaleur au Québec et leur sévérité soient à la hausse. Depuis 2010, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) prépare annuellement des bilans qui ont pour objectif d’estimer les impacts des vagues régionales de chaleur extrême sur la santé au Québec.

Risques pour la santé associés à l’épandage de biosolides municipaux sur des terres agricoles

Le traitement des eaux usées municipales génère des quantités importantes de biosolides. Comme ces matières résiduelles fertilisantes (MRF) possèdent des propriétés agronomiques intéressantes, leur valorisation sur les terres agricoles s’inscrit bien dans les objectifs de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles qui prévoit recycler 60 % des matières organiques générées par les villes et l’industrie. Cependant, l’épandage de ces substances fertilisantes soulève des préoccupations sanitaires en raison de la présence de contaminants chimiques et de microorganismes pathogènes dans les biosolides. 

C’est dans ce contexte que RECYC-QUÉBEC a demandé à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de documenter l’état des connaissances scientifiques concernant les risques pour la santé potentiellement associés à l’épandage de biosolides sur des terres agricoles. Comme les déjections des animaux de ferme représentent la principale source de matière résiduelle fertilisante utilisée au Québec, et qu’elles peuvent aussi représenter une source de contaminants chimiques et biologiques, un volet, de l’analyse a aussi porté sur la comparaison des risques potentiels découlant de leur utilisation avec ceux des biosolides.

L’analyse des informations obtenues à partir des différentes études scientifiques et de la littérature grise a permis de mettre en perspectives les facteurs contributifs au risque et de proposer des pistes de réflexion en ce qui a trait à l’usage sécuritaire des biosolides.

Synthèse des résultats du projet IVAIRE : Étude randomisée concernant l’impact de la ventilation sur la qualité de l’air intérieur et la santé respiratoire des enfants asthmatiques dans les habitations

Depuis le début des années 1980, les bâtiments d’habitations ont été graduellement conçus et construits de façon à optimiser leur efficacité énergétique, faisant en sorte qu’ils soient mieux isolés et plus étanches à l’air que les bâtiments érigés antérieurement. Parallèlement aux bénéfices engendrés par l’application de ces nouveaux procédés de construction sur l’efficacité énergétique, la ventilation naturelle passive, c’est-à-dire l’infiltration et l’exfiltration de l’air par les interstices de l’enveloppe des bâtiments, s’en trouve fortement réduite. L’installation de dispositifs de ventilation mécanique centralisée s’avère alors nécessaire pour assurer le maintien de la qualité de l’air des pièces habitables. À cet égard, il est important de noter qu’au Canada, le Code national du bâtiment (CNB) prescrit des taux minimums de renouvellement d’air par pièce ou espace habitable, équivalant approximativement à un taux global de 0,3 changement d’air à l’heure. 

Il est par ailleurs admis que les enfants en bas âge, plus particulièrement les enfants asthmatiques, constituent une population vulnérable à une exposition aux contaminants de l’air intérieur (Franklin, 2007; Hulin et al., 2012). Certaines études suggèrent qu’une augmentation de la ventilation (entraînant une diminution concomitante de la concentration des contaminants de l’air intérieur) peut réduire les symptômes respiratoires des enfants asthmatiques résidant dans des bâtiments en pays nordiques (Sundell et al., 2011).

C’est dans l’optique de consolider les éléments de preuve que l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le Conseil national de recherche du Canada (CNRC), en collaboration avec la clinique d’asthme du Centre mère-enfant Soleil du Centre hospitalier universitaire de Québec(CHUQ), ont développé un projet de recherche dont le principal objectif était d’évaluer l’effet de l’augmentation du taux de ventilation dans des maisons unifamiliales sur la qualité de l’air intérieur et la santé respiratoire des enfants asthmatiques.

La méta-analyse : bien plus que le simple calcul d’un effet combiné!

La méta-analyse est une démarche statistique qui permet de synthétiser quantitativement, par le calcul d’un effet combiné (ou poolé), les résultats d’études indépendantes ayant trait à une question de recherche bien précise. Cette synthèse des résultats est subséquente à une revue systématique et implique une méthodologie rigoureuse qui a pour but, entre autres, d’assurer l’impartialité de la synthèse et sa reproductibilité. Si elle est utilisée de manière appropriée, la méta-analyse permet une évaluation plus objective de la littérature comparativement à la revue narrative traditionnelle1. Elle permet de tirer des conclusions significatives à partir de l’ensemble des données publiées, se faisant ainsi un outil puissant pour soutenir la prise de décision, notamment pour la santé publique.

En soi, le calcul d’un effet combiné est relativement simple. La mise en commun des données de plusieurs études permet d’augmenter la puissance statistique, générant ainsi un effet combiné généralement plus précis, et qui peut sembler plus fiable. Toutefois, une telle synthèse statistique a une tendance inhérente à simplifier la complexité des devis et des méthodes utilisées dans les études sélectionnées. Un certain nombre de conditions doivent donc être remplies ou évalués avant que les données puissent être quantitativement combinées, sans quoi l’effet combiné estimé sera biaisé et les conclusions en découlant possiblement inexactes2-5.

À partir d’un exemple tiré de la littérature scientifique, les lignes qui suivent mettent en évidence certaines considérations méthodologiques en lien avec l’interprétation et la synthèse des résultats de différentes études. Plus précisément, ces considérations sont mises en évidence par la critique d’une publication de Pieters et al.6, dans laquelle les auteurs ont systématiquement revu et méta-analysé 29 études épidémiologiques portant sur l’association entre l’exposition à la pollution atmosphérique particulaire et la variabilité de fréquence cardiaque. La variabilité de fréquence cardiaque est un marqueur physiologique de l’altération du système nerveux autonome, postulé comme étant un des principaux mécanismes par lequel la pollution de l’air pourrait occasionner des évènements cardiovasculaires aigus, tels que l’infarctus du myocarde7-10. Soulignons que les considérations discutées ci-dessous ne sont pas spécifiques à la méta-analyse des études épidémiologiques de la pollution de l’air; elles peuvent s’appliquer à d’autres types d’effets sanitaires et d’autres types d’exposition de nature environnementale ou autre.

Surveillance des impacts sanitaires des vagues de chaleur extrême au Québec – Bilan de la saison estivale 2015

Dans le contexte des changements climatiques, il est probable que le nombre et l’amplitude des vagues de chaleur soient à la hausse dans les prochaines années. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a développé, à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), un système de surveillance et de prévention des impacts sanitaires des événements climatiques extrêmes (SUPREME). Ce système constitue un outil d’aide à la décision pour les mesures d’urgence et la prévention des problèmes de santé liés aux événements climatiques extrêmes.

Depuis 2010, l’équipe de surveillance en santé environnementale de l’INSPQ, en collaboration avec l’équipe des changements climatiques, réalise annuellement le bilan des impacts sanitaires des vagues de chaleur extrême.  L’objectif de ces bilans est d’estimer les impacts sanitaires des vagues de chaleur. Les résultats sont notamment utiles à la planification des mesures de prévention et de protection pour la saison estivale à venir.

L’insalubrité dans l’habitation : vers une approche commune au Québec?

L’amélioration des conditions d’hygiène, notamment la qualité de l’air intérieur et les conditions de vie dans les habitations québécoises, constitue un enjeu de santé publique qui préoccupe les autorités provinciales et municipales depuis la fin du XIXe siècle. À cette époque, la croissance démographique, le développement industriel et les nouvelles connaissances sur la transmission des maladies infectieuses imposaient et rendaient possible à la fois la mise en place de mesures d’hygiène publique mieux structurées1.

Au cours des dernières décennies, l’augmentation du nombre de plaintes et de demandes d’information aux Directions de santé publique (DSP) de la part de citoyens témoigne de la persistance et de l’ampleur du problème2. Le manque d’entretien du parc immobilier, l’étanchéité accrue des nouvelles habitations et le vieillissement de la population sont susceptibles de contribuer, au cours des années à venir, à une diminution de la qualité de l’environnement intérieur ainsi qu’à la réémergence de conditions pouvant mener à des situations d’insalubrité.

Au Québec, l’insalubrité résidentielle est de compétence municipale. Cependant, on observe parfois la présence de zones grises en matière de gestion des situations d’insalubrité, faisant ainsi en sorte que divers intervenants peuvent être sollicités afin de donner suite à la déclaration d’un cas problématique (p. ex. inspecteurs municipaux, professionnels de santé publique, intervenants en services sociaux, pompiers, etc.). L’établissement d’une collaboration étroite entre ces intervenants apparaît donc primordial pour gérer efficacement de telles situations. À l’heure actuelle, l’absence de définition légale relative au concept d’insalubrité, ainsi que la disparité des outils généralement utilisés dans la gestion de ces situations, nuisent à la collaboration entre les divers partenaires.

Analyse descriptive des appels au Centre antipoison du Québec de 2008 à 2014

Le Centre antipoison du Québec (CAPQ) répond à la population et aux professionnels de la santé confrontés à une situation urgente d’intoxication ou d’empoisonnement. Il offre un service téléphonique d’urgence, sans frais, 24 heures par jour durant toute l’année. Une équipe d’infirmières et de médecins spécialisés dans la prise en charge de telles situations répond aux appels concernant :

  • Les empoisonnements aigus, réels ou suspectés;
    Un empoisonnement aigu désigne une exposition, unique ou répétée, dans un court intervalle de temps impliquant un enfant ou un adulte qui :
    • avale un produit dangereux, soit : des produits chimiques, une mauvaise dose de médicament, des drogues, des champignons vénéneux, des aliments douteux, etc.;
    • est atteint par contact cutané ou dans les yeux par un produit dangereux;
    • respire les vapeurs d’un produit dangereux.
  • L’exposition à des produits domestiques ou industriels, à des pesticides, à des plantes toxiques, à des champignons vénéneux, à des drogues ou à des animaux venimeux;
  • La mauvaise utilisation d’un médicament;
  • Les accidents de travail impliquant une exposition aigüe à un produit toxique;
  • Les demandes de renseignement concernant un produit toxique.

Cet article constitue une mise à jour des statistiques publiées pour la période de 1989 à 2007 (Lebel et al., 2009). Il faut noter que, depuis cette publication, la définition des pesticides utilisée lors de la compilation des appels a été modifiée afin de correspondre à la définition du Code de gestion des pesticides (Gouvernement du Québec, 2008). Par conséquent, la fréquence des appels concernant une exposition aux pesticides ne peut être comparée directement avec la publication antérieure. Les statistiques concernant les appels au CAPQ, de 1989 à 2014 sont disponibles, pour les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux, sous l’onglet du Plan national de surveillance de l’Infocentre de santé publique.

L’objectif principal de cet article est de dresser un portrait provincial et régional des appels au CAPQ pour intoxication, pendant la période de 2008 à 2014.

Surveillance des impacts sanitaires des vagues de chaleur extrême au Québec – bilan de la saison estivale 2014

En 2014, la période de veille saisonnière estivale (15 mai au 30 septembre) a été marquée par des vagues de chaleur extrême dans trois régions sociosanitaires (RSS) (Tableau 1).

Tableau 1 - Vagues de chaleur extrême 2014

Une vague de chaleur extrême a été définie comme « les jours où les moyennes mobiles sur trois jours de la température maximale et de la température minimale observées aux stations météorologiques de référence atteignent les seuils de chaleur extrême ».