8 juillet 2012

Obésité et environnement

Publication

Au fil des ans, l’obésité est devenue un enjeu de santé publique de plus en plus important. Ses conséquences néfastes sur la santé ont entraîné des interventions globales sous forme de plans d’action afin de prendre en compte le plus grand nombre de facteurs possible et ainsi, d’en limiter sa progression. Si les habitudes de vie et l’hérédité ont été identifiées comme facteurs de risque de l’obésité, l’exposition environnementale à des produits chimiques commence à être envisagée comme facteur supplémentaire. L’article Obesogens : an environmental link to obesity (W. Holtcamp, february 1st 2012 sur le site Environ Health Perspect + adresse) fait le point sur l’état des connaissances sur les composés chimiques ayant potentiellement un effet « obésogène ».

Les recherches actuelles portent sur les effets sur les processus métaboliques de l’exposition à certains produits chimiques qui prédisposeraient certaines personnes à prendre du poids. Les hypothèses examinées suggèrent que certains composés pourraient influencer le nombre de cellules adipeuses, leur taille, ou les hormones qui régulent l’appétit, la satiété, les préférences alimentaires ou le métabolisme énergétique. Les chercheurs s’interrogent également sur le potentiel de modification épigénétique (c’est-à-dire les changements héréditaires dans la fonction des gènes, ayant lieu sans altération de la séquence ADN) et ses effets sur la progéniture. La période prénatale serait ainsi particulièrement critique.

Quels sont les composés en cause? La plupart des produits incriminés sont classés en tant que perturbateurs endocriniens. Les recherches, menées surtout avec des animaux de laboratoire, portent entre autres, sur l’exposition au bisphénol A (BPA), à l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et aux phtalates. Ces composés entrent dans la composition de nombreux produits utilisés au quotidien, comme en témoignent les études d’imprégnation humaine (par ex. l’Enquête canadienne sur les mesures de santé).

Depuis 2011, un programme de recherche américain lancé par le National Institutes of Health (NIH) porte sur le lien entre l’exposition à des composés chimiques, l’obésité, le diabète de type 2 et le syndrome métabolique. Les résultats de ces études, s’ils sont concluants, permettront de mieux comprendre les effets de ces produits sur le système endocrinien et d’améliorer éventuellement la prévention de l’obésité [CL].