29 octobre 2018

La maladie débilitante chronique des cervidés détectée pour la première fois au Québec

Brèves d'actualité
Le texte qui suit ne présente pas la position de l’Institut. Il est le résumé d’articles récents parus dans les médias. L’objectif est de porter à l’attention des lecteurs des éléments récents de l’actualité en santé environnementale.

Une maladie dégénérative du système nerveux des cervidés a été détectée pour la première fois au Québec en septembre dernier dans un troupeau de cerfs d’élevage dans la région des Laurentides. La maladie débilitante chronique (MDC) des cervidés touche les animaux comme les cerfs, les orignaux, les wapitis et les rennes. Cette affection mortelle est une maladie à prions comme l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), la tremblante du mouton et la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ). Les prions sont des protéines constituantes naturelles des cellules animales. Pour des raisons encore inconnues, il existe des prions « pathogènes » qui ne sont en fait que des formes altérées des prions normaux et qui entraînent une dégénérescence encéphalique. Ces pathologies se manifestent par une gamme de symptômes neurologiques, locomoteurs, comportementaux et cognitifs, qui diffèrent selon l’espèce animale.

Selon un vétérinaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), il n’y a aucune preuve que la maladie puisse se transmettre à l’homme, mais cette possibilité n’est pas exclue. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) mentionne que la maladie n’est pas considérée comme transmissible à l’humain. Cependant, par mesure de précaution, l’ACIA recommande de ne pas consommer ou utiliser les tissus d’un animal atteint. Il est à noter que le prion n’est pas détruit par la cuisson.

Cette maladie, détectée aux États-Unis dans les années 1960, est maintenant présente dans 25 États américains, en Alberta et en Saskatchewan. C’est cependant la première fois qu’un spécimen est testé positif au Québec, sur plus de 22 000 échantillons testés dans la province.

Il s’agit d’une maladie hautement contagieuse chez les animaux et qui est presque impossible à éliminer une fois qu’elle est répandue dans un cheptel sauvage. La situation requiert donc d’évaluer si la MDC se trouve dans la faune sauvage et de limiter le risque de propagation dans les populations de cervidés. C’est pourquoi les 3 000 bêtes du cheptel d’élevage où un cas a été confirmé ont été abattues. Également, le MFFP s’est vu contraint d’interdire cet automne la chasse et le piégeage sur une portion restreinte des zones de chasse dans les régions des Laurentides et de l’Outaouais. De plus, dans une zone de surveillance rehaussée, les carcasses des animaux abattus à la chasse seront systématiquement analysées. Un programme de surveillance est aussi mené chez les animaux de ferme et à l’abattoir par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

Sources :