5 novembre 2009

Impact des fermes porcines sur la qualité de vie des populations en milieu rural

Publication

La production porcine est présentée comme une question suscitant des controverses au sein des populations en milieu rural et ce, en raison de préoccupations quant à la santé et l’environnement. En soi, ces inquiétudes altéreraient d’ailleurs la santé des communautés exposées. Cette allégation a-t-elle été vérifiée ? La revue systématique des écrits intitulée « La ferme porcine et son impact sur la qualité de vie des populations en milieu rural » (Brisson et al.) répond à cette question et documente les impacts sur la qualité de vie des populations en milieu rural, dans ses dimensions de bien-être psychologique et social, lorsque les conditions sont comparables au contexte québécois. Sa stratégie de recherche se fonde sur la démarche du National Institute for Health and Clinical Excellence du Royaume-Uni (NICE), et prend en considération des études de types qualitatif et quantitatif. A l’issue du processus de sélection, vingt-et-un articles scientifiques ont été retenus. L’analyse de leurs résultats permet de conclure que la production animale, y compris la production porcine, et tout particulièrement celle de type industriel, aurait un impact négatif sur la qualité de vie perçue par les populations avoisinantes. Les odeurs sont la source d’exposition la plus notée relativement à cet impact, mais elle n’est pas la seule. La production animale extensive aurait aussi un impact sur le bien-être social des populations en milieu rural notamment en raison des conflits, des inégalités sociales et du désengagement démocratique. Plusieurs facteurs influencent l’acceptabilité de ces fermes, dont la distance et le rôle du producteur au sein de la communauté. Aucune tendance ne se dégage quant à la dimension de bien-être psychologique car les résultats sont divergents. Toutefois, ceux-ci entretiennent nécessairement des liens avec la dimension de bien-être social mise au jour. En conclusion, les dimensions sociale et perceptuelle semblent de réels pivots quant à l’évaluation de la qualité de vie des populations en milieu rural exposées à la production porcine et animale.

Source : Geneviève Brisson, INSPQ