12 décembre 2018

Glyphosate : le scandale Monsanto Papers préoccupe le Canada

Brèves d'actualité
Le texte qui suit ne présente pas la position de l’Institut. Il est le résumé d’articles récents parus dans les médias. L’objectif est de porter à l’attention des lecteurs des éléments récents de l’actualité en santé environnementale.

La saga Monsanto Papers entourant le géant de l’agrochimie Monsanto et l’innocuité du glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au monde, a eu des répercussions au Canada dans les dernières semaines.

Rappelons qu’en Californie, un jardinier avait intenté une poursuite judiciaire contre Monsanto, le fabricant de deux herbicides à base de glyphosate, soit le Roundup et le Ranger Pro, à qui il attribuait son cancer de type lymphome non hodgkinien. En août dernier, le jury a notamment conclu que la multinationale étatsunienne avait agi avec malveillance en cachant le caractère potentiellement cancérigène et mutagène du glyphosate, et ce, depuis 1999. Lors du procès, il a été démontré que le fabricant Monsanto aurait manipulé certaines preuves scientifiques suggérant l’innocuité du glyphosate. Notamment, des employés auraient commenté et contribué à la rédaction d’articles scientifiques qui auraient été signés par des chercheurs « prête-plume », soi-disant indépendants et sans conflit d’intérêts.

Au Canada, l’homologation du glyphosate a été renouvelée en avril 2017 par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada, et ce, pour une période de 15 ans. Toutefois, une enquête menée dernièrement par une coalition de groupes canadiens de défense de la santé et de l’environnement, comprenant entre autres Équiterre, Ecojustice, Médecins canadiens pour l’environnement et la Fondation David Suzuki, a révélé que Santé Canada s’était fiée à certaines de ces études secrètement influencées par Monsanto lors de son analyse d’homologation du glyphosate.

Or, à la suite des révélations troublantes survenues lors du procès contre Monsanto en Californie, Santé Canada a entrepris une nouvelle analyse de la littérature scientifique sur la toxicité du glyphosate. Cette réanalyse ne satisfait toutefois pas entièrement certains groupes environnementaux, tels qu’Équiterre, qui réclament l’interdiction immédiate du glyphosate au Canada, en plus d’une réévaluation de son homologation par une commission d’examen indépendante et transparente combinée à une participation citoyenne active. À cet effet, la ministre fédérale de la Santé affirme que, si nécessaire, elle pourrait éventuellement faire appel à une révision par un panel d’experts indépendants.

Finalement, mentionnons que, le 20 novembre dernier, Monsanto a déposé un avis d’appel, contestant ainsi le verdict rendu en août dernier qui statuait que les désherbants Roundup et Ranger Pro avaient « considérablement » contribué à la maladie du jardinier américain atteint d’un lymphome non hodgkinien en phase terminale.

Sources :