12 mars 2015

Faits saillants concernant la contamination de l’eau potable par du diesel à Longueuil

Brèves d'actualité

Le 15 janvier 2015, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) informait la direction de santé publique (DSP) de la Montérégie que plusieurs plaintes de citoyens de la ville de Longueuil avaient été déposées concernant une odeur de diesel dans leur eau potable. Par la même occasion, le représentant du MDDELCC mentionnait à la DSP qu’un bris d’équipement aurait causé un déversement de 28 000 litres de diesel dans les égouts de la ville de Longueuil, la veille, en aval de la prise d’eau potable de la ville. La relation causale entre ce bris d’équipement et la contamination du réseau d’eau potable n’est toutefois pas directement établie au moment de l’incident. En effet, ce n’est que plusieurs heures après le déversement que les autorités municipales confirment que l’une des conduites de diesel, qui alimente les génératrices à la station de pompage d’eau brute des deux usines de production d’eau potable de Longueuil, s’est rompue. Ce bris a engendré le déversement de diesel dans un caniveau qui entoure et traverse le bâtiment, dans les égouts ainsi que dans le puits d’eau brute.

Dès la réception de l’appel, l’équipe de santé environnementale de la DSP s’est mobilisée pour répondre aux différents besoins des partenaires et recommander les mesures de protection appropriées pour la population. Après discussion entre la DSP, le MDDELCC et la ville de Longueuil, cette dernière a émis un avis de non-consommation, en attente des résultats d’analyses d’eau.

Au total, 288 000 personnes desservies par le réseau d’aqueduc, situées dans les arrondissements du Vieux-Longueuil et de St-Hubert, ainsi que dans les villes de Boucherville et de St-Bruno-de-Montarville, ont été affectées par l’incident. En plus de ces citoyens, plusieurs établissements sensibles ont été touchés, dont un Centre hospitalier et plusieurs CHSLD, des dizaines d’écoles et de garderies ainsi que des entreprises agroalimentaires.

Le 16 janvier, la DSP prenait connaissance des résultats des analyses d’une trentaine d’échantillons d’eau potable prélevés à différents endroits du réseau. Puisque les résultats obtenus étaient inférieurs à la norme relative au benzène
(0,5 µg/l) et qu’aucun dépassement de valeurs-guides n’a été observé au regard des composés organiques volatils (COV) non normés, l’avis de non-consommation fut levé le jour même, malgré la présence d’odeurs résiduelles d’hydrocarbures dans l’eau du réseau. La DSP, en collaboration avec le MDDELCC et la ville de Longueuil, a continué de suivre la situation jusqu’au 22 janvier, bien qu’il n’y ait plus eu aucune trace de COV dans le réseau depuis le 18.

Cet événement rappelle qu’aucune installation d’eau potable n’est à l’abri d’une contamination chimique. Les conséquences d’un avis de non-consommation s’avèrent toujours importantes pour l’organisation des services de santé ainsi que pour les institutions, les entreprises et la population desservit. La préparation et l’appropriation d’un plan d’urgence adapté demeurent le meilleur outil de résilience organisationnelle à utiliser en cas d’incident. [PP]

Avec la collaboration de Nathalie Brault de la DSP de la Montérégie