Environnement et cancer du sein. Quelles sont les évidences?
Le lien entre cancer du sein et environnement fait l’objet de recherches intensives depuis plus de 20 ans. Les évidences scientifiques quant à ses causes sont résumées dans un rapport préparé par l’Institute of medicine of the National Academies paru en décembre 2011. Le comité formé de divers experts américains provenant d’universités et d’agences gouvernementales avait à se prononcer sur les facteurs de risque associés au cancer et à les classer en trois catégories causales selon la force de l’association. Pour ce comité, l’environnement a été défini au sens large en incluant l’exposition aux substances chimiques, physiques et microbiologiques ainsi que tous les facteurs qui ne sont pas directement liés aux gènes, soit l’alimentation, la consommation d’alcool et l’activité .Les trois catégories causales sont :
- relation établie entre le facteur de risque et le cancer du sein basée sur les résultats d’études épidémiologiques menées chez les humains ainsi que d’études menées chez l’animal ou par des études mécanistiques;
- relation possible entre le facteur de risque du sein basée sur des résultats contradictoires d’études menées chez l’humain;
- relation plausible sur le plan biologique basée uniquement sur des études animales et mécanistiques.
Tableau. Facteurs de risque environnementaux inclus dans l’analyse*
Hormones exogènes
|
Métaux
|
Tissu adipeux et graisses abdominales Gain de poids à l’âge adulte Activité physique Diète
|
Produits de consommation ou ses constituants
|
Fumée de tabac
Radiation Rayons ionisants (rayons X, gamma) Champs électromagnétiques extrêmes basses fréquences |
Composés chimiques industriels
|
Quart de travail |
Pesticides
|
Dioxines |
HAP |
* traduit et adapté de Breast Cancer and the Environment. The Life Course Approach
En se rapportant aux catégories citées précédemment, les facteurs de risques établis pour le cancer du sein sont la thérapie hormonale combinée (oestrogène, progestine), l’exposition aux radiations ionisantes (p. ex. celle des scans tomographiques), l’excès de poids en postménopause et la consommation excessive d’alcool. Les facteurs de risque possibles sont les quarts de travail de nuit, l’exposition à la fumée secondaire, au benzène, à l’oxyde d’éthyle, et au 1,3-butadiène. Enfin, dans la catégorie facteurs de risque plausibles, on retrouve principalement les composés chimiques industriels incluant les métaux, les pesticides et les plastiques composés de bisphénol A.
Le comité expert recommande aux chercheurs d’adopter une approche plus large du cycle de vie des femmes en orientant les études beaucoup plus tôt dans leur vie.
Pour télécharger le rapport : www.iom.edu/Reports/2011/Breast-Cancer-and-the-Environment-A-Life-Course-Approach.aspx
Guide Questions-réponses préparé par l’Institute of Medicine of National Academies www.iom.edu/~/media/Files/Report%20Files/2011/Breast-Cancer-Environment/IOM_breastcancer_QandA.pdf