3 avril 2019

De l’arsenic toujours présent dans certains aliments vendus au Canada

Brèves d'actualité
Le texte qui suit ne présente pas la position de l’Institut. Il est le résumé d’articles récents parus dans les médias. L’objectif est de porter à l’attention des lecteurs des éléments récents de l’actualité en santé environnementale.

Voilà déjà 6 ans (soit en 2013), les animateurs de l’émission L’Épicerie à Radio-Canada révélaient que de nombreuses variétés de riz et de produits à base de riz, dont certaines céréales destinées aux nourrissons, contenaient des concentrations non négligeables d’arsenic. À l’époque, cette annonce avait fait couler beaucoup d’encre, car de nombreux spécialistes de la santé avaient manifesté des inquiétudes face aux résultats des analyses effectuées.

Récemment, les recherchistes de ce rendez-vous hebdomadaire des passionnés d’alimentation, avec l’aide des collaborateurs de l’émission Marketplace de la CBC, ont procédé à l’analyse de 11 aliments à base de riz destinés aux nourrissons et issus des marchés d’alimentation de Montréal, de Toronto et de Calgary. Alors que l’ensemble des produits analysés contenait des traces d’arsenic, ils ont constaté que deux de ces produits (soit un produit de type riz crémeux et un échantillon de galettes de riz soufflé à grain entier) contenaient des concentrations excédant les critères européens et américains (soit respectivement de 110 à 152 parties par milliard [ppb] et de 110 à 202 ppb d’arsenic).

Alors que Santé Canada n’applique aucune limite réglementaire au regard de l’arsenic présent dans les denrées alimentaires vendues au pays (à l’exception d’une concentration maximale de 10 ppb pour l’arsenic présent dans l’eau et les jus de pomme), l’Union européenne impose pour sa part une limite de 100 ppb sur le riz et les produits dérivés La Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis recommande quant à elle la même limite, mais son application n’est pas obligatoire.

L’ingestion d’arsenic par les nourrissons peut s’avérer préoccupante, d’une part, en raison du fait que les jeunes enfants ingèrent davantage d’aliments en proportion de leur poids en comparaison avec les adultes et, d’autre part, parce que l’efficacité de leurs reins et de leur foie n’est pas encore à maturité. Soulignons toutefois que l’arsenic ne représente pas un risque d’intoxication ou d’empoisonnement immédiat pour les individus exposés, mais que ce contaminant engendre un risque cancérigène proportionnel à la dose ingérée. Il est donc souhaitable de limiter la concentration d’arsenic dans la diète des nourrissons. L’arsenic est néanmoins présent dans tous les végétaux, surtout dans ceux qui poussent dans les eaux et les sols naturellement riches en arsenic, tels que les rizières de certains pays d’Asie.

Contactées à ce sujet, les compagnies ayant produits les deux produits mentionnés plus haut ont voulu rassurer la population en affirmant que les items analysés respectaient la réglementation de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour leurs produits vendus au Canada. De son côté, Santé Canada a annoncé que ses fonctionnaires élaboraient un projet de règlement visant à établir des concentrations maximales nationales pour l’arsenic dans le riz vendu au Canada.

Sources :