1 juin 2016

COP 21 : bilan et suites attendues

Brèves d'actualité

Le 12 décembre 2015, 195 pays, dont le Canada, ont signé l’Accord de Paris qui vise à limiter l’augmentation de la température moyenne de la planète en dessous de 2oC par rapport au seuil préindustriel, et à poursuivre l’action afin de limiter cette augmentation à 1,5oC si possible. Cette entente, qualifiée d’historique, s’inscrit dans le contexte de l’augmentation de la température moyenne de la planète, alors que la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) annonçait en janvier dernier que l’année 2015 est la plus chaude jamais enregistrée.

Face au défi que représente le changement climatique, l’Accord de Paris reconnait notamment une responsabilité partagée, mais différenciée, des États, c’est-à-dire selon les capacités et les contextes nationaux différents, en tenant compte du niveau de développement et des besoins spécifiques des pays particulièrement vulnérables aux changements climatiques. Outre les engagements financiers, les pays industrialisés devront faciliter les transferts de technologie, et plus largement l’adaptation à une économie décarbonée.

L’Accord de Paris prévoit par ailleurs une révision tous les cinq ans des engagements des pays visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Les 195 pays se sont engagés à formuler des stratégies de développement visant de faibles émissions de gaz à effet de serre sur le long terme. Certaines règles juridiquement contraignantes s’appliqueront aux États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, comme l’obligation pour les pays développés d’apporter un soutien financier aux pays en développement pour la mise en œuvre de l’accord.

L’accord sera ouvert à la signature des États le 22 avril 2016, pour une entrée en vigueur en 2020, dans la mesure où l’Accord est ratifié par 55 pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre.

Le gouvernement du Québec s’est déclaré satisfait que les objectifs fixés relativement à la reconnaissance des états fédérés et des mécanismes de marché aient été pris en compte dans l’accord de Paris. L’accord offre même des gains additionnels, notamment en ce qui concerne la reconnaissance de l’importance de l’engagement de tous les types de gouvernements et d’autres acteurs dans la lutte contre les changements climatiques. Par ailleurs, l’accord reconnait le rôle important des incitatifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre comme les politiques internes et la tarification, qui sont entre autres mises en place par les États infranationaux. 

Le Québec avait d’ailleurs adopté, le 27 novembre 2015, quelques jours avant le début de la COP 21, une cible de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 % à atteindre en 2030 et qui se situe sous le seuil de 1990. À cette occasion, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques déclarait que « la cible que nous annonçons aujourd’hui est cohérente avec l’urgence d’agir et avec notre volonté de développer le Québec de façon durable et responsable. Elle fait aussi écho aux commentaires constructifs des groupes et des personnes qui ont pris part aux consultations publiques lors desquelles la nécessité d’une action rapide et concertée a fait l’objet d’un consensus. Nous savons que le coût de l’inaction dépassera largement les investissements qui seront nécessaires pour réduire les émissions de GES et pour s’adapter aux conséquences des changements climatiques. » [MB]

Sources :

Nations-Unies (2015). Accord de Paris

Ambassade de France à Madrid (2015). L’Accord de Paris en 4 points clés 

National Oceanic and Atmospheric Administration (19 janvier 2016). No surprise, 2015 sets new global temperature record

Gouvernement du Québec (13 décembre 2015). Communiqué de presse - Le leadership du Québec reconnu dans l’accord conclu à Paris

Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques (27 novembre 2015). Communiqué de presse - Québec adopte la cible de réduction de gaz à effet de serre la plus ambitieuse au Canada