13 février 2012

Centrales nucléaires et leucémie chez l’enfant

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Depuis de nombreuses années, la communauté scientifique s’interroge sur l’existence d’un lien entre les installations nucléaires et les leucémies chez l’enfant. Rappelons qu’en 2008, une étude allemande faisant état d’une augmentation de l’incidence de la leucémie infantile dans un périmètre de cinq kilomètres autour de centrales nucléaires avait ravivé le débat. Désirant documenter cette problématique, les autorités publiques françaises concernées ont formé un groupe de travail constitué des représentants de l’Autorité de la sureté nucléaire (ASN), de la Direction générale de la santé (DGS) et de la Direction générale de la prévention des risques (DRPR). Le mandat du groupe a porté sur l’analyse des causes possibles ou suspectées des leucémies de l’enfant et des études en cours au niveau national et international, sans négliger le rôle possible d’autres facteurs pouvant favoriser le développement d’une leucémie. Leurs recommandations ont été présentées à la presse en novembre dernier.

Le rapport produit souligne que les leucémies représentent 30 % des cancers de l’enfant en France. Il souligne également que parmi les 198 sites nucléaires considérés dans l’une ou l’autre des études épidémiologiques retenues par le groupe de travail (sites répartis dans dix pays différents), trois d’entre eux ont montré des excès de leucémie confirmés (Sellafield en Angleterre, Douneay en Écosse et Krummel en Allemagne). On peut également y lire qu’en dépit des excès de cancer identifiés, il demeure impossible d’établir un lien causal entre la présence de centrales nucléaires et la leucémie chez l’enfant notamment en raison de l’interaction possible de plusieurs facteurs d’ordre étiologiques et de l’hétérogénéité des approches méthodologiques employées dans les études retenues. Les connaissances actuelles concernant les effets engendrés par l’exposition à de faibles doses de rayonnement ionisant ne permettraient pas d’identifier la cause de ces agrégats de leucémie identifiés à proximité des centrales. Le groupe de travail propose donc de poursuivre les recherches épidémiologiques et de coupler celles-ci à des études portant sur l’exposition à d’autres substances cancérigènes non radioactives et sur les facteurs génétiques favorisant la leucémiogénèse. [PP]

Source : Laurent Radisson Actu-environnement, 8 novembre 2011.