Synthèse de publications scientifiques récentes

Étude sur l’exposition cumulative en phtalates chez les enfants dans les domiciles et les garderies

Mise en contexte

Les phtalates constituent un groupe de produits chimiques composés d’un noyau benzénique et de deux groupements carboxylates. Dans un article paru récemment, Bekö et al (2013) précisent que les phtalates sont présents dans de nombreux produits de consommation tels les matériaux de construction, le mobilier, les vêtements, les peintures, les emballages alimentaires, les jouets, les produits de soins personnels et pharmaceutiques. Ils peuvent être libérés dans l'environnement par lixiviation, évaporation, migration, abrasion ou application des produits de soins personnels qui en contiennent. Compte tenu de leur utilisation répandue, notamment à titre d’agent plastifiant, l’ensemble de la population est donc exposée en permanence à ces substances.

Un grand nombre d'études réalisées sur l'homme et l'animal ont mis l'accent sur les effets sanitaires possibles que peut engendrer l'exposition aux phtalates. De façon générale, ces substances sont notamment connues…

La protection solaire dans le sport de compétition : pistes d’interventions

Certaines clientèles présentent des risques importants de développer un cancer de la peau au cours de leur vie. C’est le cas des personnes qui pratiquent un sport extérieur qu’ils soient athlètes professionnels ou amateurs. Dans cette revue de littérature, intitulée : « Ultraviolet radiation and the athlete : risk, sun safety, and barriers to implementation of protective strategies » (Jinna S et BB Adams, Sports Med. Apr 9,2013), on s’intéresse spécifiquement à l’athlète de compétition bien que plusieurs des constats émis peuvent s’appliquer au sport en général.

Cette revue brosse le portrait général d’une diversité de thématiques liant le sport de compétition à la protection solaire en se basant sur les études répertoriées entre 1982 et 2012, pour un total de 56 études retenues. Les faits saillants de cette revue sont présentés ici.

La communication, chaînon essentiel du processus de la décontamination en cas de menace CBRNE

La dispersion délibérée ou accidentelle d'agents chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires ou explosifs (CBRNE) peut avoir des répercussions d'une gravité variable sur la santé humaine. Une telle situation nécessitera, à des fins de prévention ou d'atténuation des atteintes à la santé, la mise en œuvre des mesures nécessaires de protection de la santé de la population.

Une menace de contamination par un agent CBRNE – dont la nature peut être incertaine, invisible, indétectable et imprévisible – peut entraîner, sur le plan psychologique, toute une gamme de réactions émotionnelles chez les personnes touchées. L’anxiété, la peur (voire la terreur), l'irritabilité, la colère et l'agressivité comptent parmi les réactions possibles que peuvent éprouver les personnes touchées. En outre, les mesures de protection mises en œuvre pour protéger la santé publique peuvent causer autant, sinon plus, de peur et d'anxiété au sein de la population visée. Cependant, une communication…

Limite d’exposition aux radiofréquences - Bons baisers de Russie?

Les différences entre les limites d’exposition aux agents physiques de certains pays peuvent parfois alimenter les controverses sanitaires. Par exemple, les limites d’exposition aux champs électromagnétiques dans le domaine des radiofréquences (champs RF) de la Russie et de certaines républiques de l’ex-Union Soviétique sont significativement plus basses (de l’ordre de 100 fois inférieures) que celles recommandées par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) et l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE). Elles sont souvent citées en exemple par des groupes d’intérêts qui souhaiteraient une modification des limites d’exposition canadiennes, qui s’apparentent aux recommandations de l’IEEE.

En décembre 2012, afin de faire la lumière sur cette question, Repacholi, Grigoriev et leurs collaborateurs ont présenté une revue d’une partie de la littérature soviétique et russe sous le titre de…

La formation continue en santé environnementale, genèse d'une initiative prometteuse

La santé environnementale vise traditionnellement la protection de la santé et la prévention des problèmes de santé reliés aux menaces d’origine chimique, biologique et physique associées aux différents milieux (eau, air, sol, etc.) de l’environnement. Dans le contexte actuel, où les enjeux de santé liés à l’environnement sont fréquemment rapportés par les média, nous devons constater que les situations professionnelles auxquelles sont confrontés les divers acteurs en santé environnementale sont de plus en plus complexes, nécessitant une forte capacité d’adaptation et l’acquisition de nouveaux apprentissages. Une vision élargie de l’environnement telle que proposée par la Charte d’Ottawa apparaît comme l’une des clés de voute pour l’élaboration de programmes de formation pour les professionnels de santé environnementale adaptés au contexte actuel.

Ce résumé présente un exemple en ce sens et relate la genèse d’un nouveau diplôme universitaire de maîtrise en santé…

Cancer du sein et environnement : prioriser la prévention

Le cancer du sein est la deuxième forme de cancer la plus répandue chez les Canadiennes, le cancer de la peau autre que le mélanome venant au premier rang. En 2012, on estime qu’environ 22 700 femmes et 200 hommes au Canada ont reçu un diagnostic de cancer du sein et que 5 100 femmes en mourront (Société Canadienne du Cancer, 2012). Les taux de cancer du sein aux États-Unis sont dans une proportion semblable à ceux du Canada (American Cancer Society, 2013).

Les chercheurs savent depuis longtemps que des prédispositions génétiques ainsi que des facteurs environnementaux contribuent et interagissent entre eux pour augmenter les risques de cancer du sein. Les études démontrent que les taux de cancer du sein peuvent varier en fonction des changements qui surviennent dans l’environnement. En outre, la grande majorité des cas de cancer du sein surviennent chez les femmes qui n’ont pas d’historique familial de cancer. On évalue à plus de 70 % les cas de cancer du sein qui seraient dus à l’environnement (Macon et Fenton, 2013). Les facteurs environnementaux étant plus facilement identifiables et modifiables que les facteurs génétiques, ils représentent par conséquent un fort potentiel pour la prévention de ce cancer.

Comment définir une vague de froid?

Plusieurs études ont démontré une association entre les températures hivernales et l’augmentation significative de certains problèmes de santé, tels que les décès pour les causes non accidentelles, pour les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires, les maladies coronariennes, les maladies cérébrovasculaires, ainsi que pour l’insuffisance cardiaque. Cependant, très peu de ces études ont eu recours à une définition objective de vague de froid.

Or, l’établissement d’une définition opérationnelle de vague de froid est une étape essentielle à la mise en place d’un système d’alerte au froid. Durant les cinq dernières années, seulement trois études ont analysé l’association entre le froid et les impacts sur la santé à l’aide d’une définition opérationnelle de vague de froid : Ma et al. (2013), Kysely et al (2009) et Revich et Shaposhnikov (2008). À partir de l’analyse de ces trois études, quelques précisions méthodologiques concernant la définition opérationnelle d’une vague de froid sont discutées.

Contamination au pentachlorophénol dans l’eau potable de puits privés au Vermont causée par des poteaux de service en bois traités

Le PCP est un pesticide organochloré notamment utilisé pour la préservation et la protection des pièces de bois afin d'en ralentir la dégradation biologique. Le PCP est homologué et utilisé aux États-Unis et au Canada depuis longtemps pour le traitement des poteaux de bois destinés aux services publics (ex. : lignes électriques ou téléphoniques).

Lors d’une exposition, le PCP est absorbé rapidement par ingestion, par inhalation ou par la peau. Il ne s’accumule pas dans le corps et sa demi-vie d’élimination (principalement par l’urine) est d’environ 33 heures. Les principaux effets à la santé associés au PCP sont : irritation de la peau, des yeux et du système respiratoire, toxicité hépatique ou rénale, perturbation de la phosphorylation oxydative, et l’hyperthermie pouvant mener à la mort. La US EPA a classé le PCP en 2010 comme étant « probablement cancérogène pour les humains » (likely to be carcinogenic to humans) par toutes les voies d’exposition.

Nouvelle évaluation du risque cancérigène associé à l’exposition au radon au Canada

L'exposition au radon en milieu intérieur est reconnue comme la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Le cancer du poumon est d’ailleurs la principale cause de décès par cancer tant chez les hommes que chez les femmes. Le radon est un gaz radioactif produit par la désintégration de l'uranium naturellement présent dans les substrats géologiques de la croûte terrestre. Chen et collaborateur rapportent que le risque de mortalité (calculé pour la durée d’une vie entière) par cancer du poumon pour la population canadienne à la suite de l’exposition au radon à été évalué en 2005, sur la base des données de dépistage effectuées dans les années 1970 dans les résidences de 19 villes. À l’époque, la concentration de radon mesurée dans 14 000 foyers montrait une distribution de type log-normal avec une moyenne géométrique (MG) de 11,2 Becquerel par mètre cube (Bq/m3) et un écart-type géométrique (ETG) de 3,9 Bq/m3. À partir des données de cette enquête, il avait été estimé qu’environ 10 % des décès induit par le cancer du poumon recensés au Canada étaient liés à une exposition au radon dans l’air intérieur.

La Cote Air Santé comme indicateur de la morbidité de l’asthme associée à la pollution de l’air extérieur?

La Cote Air Santé est un outil d’information pancanadien élaboré par Santé Canada et Environnement Canada concernant la qualité de l’air extérieur et les risques à court terme pour la santé qui y sont associés. À l’heure actuelle, elle fait l’objet d’une implantation graduelle à travers le Canada. Au Québec, cet outil en projet pilote est disponible seulement pour les zones urbaines de l'Île de Montréal, de Gatineau-Ottawa et de Québec.

Présentée comme une valeur numérique sur une échelle graduée de 1 à 10+, la Cote Air Santé informe le public sur le niveau de risque pour la santé que représente la pollution atmosphérique dans une région ou une ville donnée. Ainsi, une valeur de 1 traduit le plus faible risque; plus le chiffre augmente, plus le risque pour la santé s’accroît. Les différentes valeurs de la Cote Air Santé sont associées à des messages visant à sensibiliser les individus sur l'impact sanitaire de la qualité de l'air et à les conseiller sur des comportements spécifiques à adopter afin, notamment, de réduire leur exposition (exemple : en évitant les endroits plus pollués) ou leur risque (exemple : en diminuant l’intensité de leurs activités physiques).