Synthèse de publications scientifiques récentes

Regard sur les composés BTEX dans les habitations canadiennes

Les BTEX forment un groupe de composés organiques volatils (COV) qui comprennent le benzène, le toluène, l’éthylbenzène et les xylènes (m-p-xylènes et o-xylène). Ces composés proviennent de diverses sources (peinture, gaz d’échappement et d’évaporation de véhicules, fumée de combustion du tabac, de l’énergie fossile, matériaux de construction, etc.) et constituent des contaminants de l’air intérieur couramment rencontrés en milieu résidentiel.

À l’instar d’autres composés qui font partie de la famille des COV, l’exposition aux BTEX est susceptible d’engendrer des effets sanitaires de type aigu ou chronique. Alors que les effets issus d’une exposition aigue (irritation des muqueuses du nez, des yeux et de la gorge, étourdissements, tremblements, vomissements) ne s’observent généralement qu’en milieu de travail, les effets sanitaires potentiels associés à une exposition chronique (atteintes au système nerveux, développement de tumeurs cancéreuses, leucémie) sont théoriquement susceptibles de survenir en milieu résidentiel. En dépit des effets sanitaires pouvant être engendrés par les BTEX, peu d’organismes ont développé des lignes directrices concernant la présence de ces composés dans l’air intérieur.

Mise à jour française de l’expertise relative aux radiofréquences : peu de preuves d’effets

En octobre 2013, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a publié une mise à jour de son expertise relative au rayonnement électromagnétique dans le domaine des radiofréquences (RF) (ANSES 2013). Ainsi, la France a mis à jour son expertise scientifique sur les RF (AFSSET 2009) dans un nouveau rapport qui traite des articles publiés entre avril 2009 et décembre 2012.

Le groupe de travail (GDT) de l’ANSES a mis à profit son expertise variée (biologistes, épidémiologistes, physiciens et sociologues) pour analyser les 308 articles portant sur les effets des RF qui ont été publiés au cours de la période ciblée. Les études sur les effets cancérogènes (tumeurs du cerveau, tumeur des glandes salivaires, leucémie, mélanome, et incidence et mortalité par cancer [tous types confondus]), de même que celles portant sur de nombreux autres effets (fonctions cognitives, sommeil, rythmes circadiens, fonctions auditives, maladies…

Réduire le risque associé à l’exposition au rayonnement UV en insistant sur les effets négatifs des UV sur l’apparence plutôt que sur les effets négatifs sur la santé

Dans le domaine de la prévention des cancers de la peau, la mise en place d’interventions mettant l’emphase sur les conséquences esthétiques négatives de l’exposition aux rayons ultraviolets (UV), principalement le photovieillissement, plutôt que sur les conséquences sur la santé dont le cancer de la peau, est une avenue de plus en plus suggérée. L’expression « centrée sur l’apparence » sera utilisée dans cet article pour faire référence à ce type d’interventions (en anglais, l’expression appearance-based est utilisée). Les deux photos ci-dessous illustrent bien ce concept et étaient à la base d’une campagne de sensibilisation québécoise axée sur l'apparence en lien avec le bronzage développée par la Société canadienne du cancer (SCC).

Bilan des éclosions de maladies d’origine hydrique au Québec en 2012

La surveillance des éclosions d’origine hydrique permet de dresser un bilan annuel du nombre et des caractéristiques des éclosions survenues du 1er janvier au 31 décembre 2012. Les données proviennent du jumelage de trois sources indépendantes : les signalements rapportés par les directions de santé publique (DSP), le registre « ÉCLOSIONS » provenant du fichier des maladies à déclaration obligatoire (MADO), ainsi que le registre des toxi-infections alimentaires du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). La méthodologie est présentée dans le rapport qui couvre la période 2005 à 2007 (Canuel et Lebel, 2009) et n’a pas été modifiée par la suite. Seul le questionnaire d’enquête a subi de légères modifications.

Émissions industrielles au Québec et hospitalisations pour problèmes respiratoires chez les jeunes enfants

Les études épidémiologiques ont montré que l'augmentation à court terme des concentrations de polluants atmosphériques est associée à de nombreux effets néfastes sur la santé, notamment une augmentation des hospitalisations et des décès pour causes de maladies cardiovasculaires et respiratoires(1). Au sein de la population, les enfants constituent un sous-groupe particulièrement sensible aux effets de la pollution de l’air.

Peu d’études à ce jour ce sont intéressées à la santé respiratoire des enfants vivant à proximités de sources industrielles de pollution atmosphérique. Les paragraphes qui suivent présentent un bref résumé d’une étude récemment publiée s’intéressant aux hospitalisations pour causes respiratoires chez les jeunes enfants vivant à proximité d’une industrie au Québec.

Les troubles neurodéveloppementaux et comportementaux chez les enfants et l’exposition à l’arsenic, au cadmium et au manganèse : revue de littérature et méta-analyse

Les effets neurologiques aigus et chroniques associés à l’exposition professionnelle aux éléments traces métalliques ont été abondamment étudiés par le passé. Toutefois, l’exposition de la population à ces contaminants à plus faibles doses, dans un contexte d’exposition domestique à proximité de zones industrielles polluées, est une préoccupation de santé publique grandissante en raison des effets neurotoxiques potentiels, surtout lorsqu’il est question des femmes enceintes et des enfants.

L’équipe espagnole de Rodriguez-Barranco et ses collègues a voulu analyser les preuves scientifiques publiées jusqu’à maintenant concernant les effets potentiels sur le développement et le comportement des enfants exposés à l’arsenic, au cadmium et au manganèse durant la grossesse et l’enfance, ainsi que quantifier l’amplitude des effets neurodéveloppementaux.

Cartographie du potentiel d’émission de radon sur le territoire de la province du Québec; présentation d’une approche basée sur l’utilisation d’indicateurs radiogéochimiques

Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle provenant de la désintégration de l’uranium présent en faible concentration dans la majorité des substrats géologiques. Ce gaz peut s’infiltrer et s’accumuler aux étages inférieurs des bâtiments érigés sur des horizons géologiques susceptibles d’émettre du radon. Il existe un large consensus dans la communauté scientifique à l’effet que l’exposition au radon dans les bâtiments est une cause potentielle de cancer du poumon qui peut être contrôlée. C’est dans cette conjoncture que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), en collaboration avec l’Institut national de santé publique (INSPQ) et l’Institut national de recherche scientifique (INRS) ont convenu de dresser un portrait des zones à fort potentiel d’émission de radon afin d’y prioriser les interventions. Ce résumé d’article décrit la première étape d’une nouvelle approche cartographique de type SIG (système d’information géographique) développée par ces partenaires.

Apprendre du passé pour préparer l’avenir : les inondations dans le bassin du lac Champlain et la rivière Richelieu

À la suite des inondations printanières de 2011 dans le bassin versant du lac Champlain et de la rivière Richelieu, un examen exhaustif des impacts a été mené par la Vermont Agency of Natural Resources, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec et le New York Department of Environmental Conservation. L’objectif principal de ce travail d’analyse était d’accroître la résilience aux inondations de ce territoire en émettant des recommandations visant à orienter les politiques et les stratégies de gestion. Les résultats ont été publiés en mars 2013, sous la forme d’un rapport coordonné par le Lake Champlain Basin Program. Intitulé « Résilience aux inondations dans le bassin du lac Champlain et la rivière Richelieu », ce rapport aborde les impacts et la gestion actuelle des inondations à travers trois thématiques, soit les écosystèmes, les infrastructures et l’agriculture. Ces thématiques permettent d’approfondir l’ensemble des aspects potentiellement affectés par les inondations, tels que la qualité de l’eau potable et récréative, la biodiversité, la morphologie, les infrastructures, l’économie et la santé humaine. Le présent résumé fait plus spécifiquement état des éléments rapportés qui touchent la santé humaine.

Évaluation risques/bénéfices de la consommation de fruits et légumes et l’exposition aux résidus de pesticides

La présence de pesticides dans les fruits et légumes inquiète beaucoup les consommateurs. L’ingestion de résidus de pecticide est associée à un risque accru de développer un cancer. Les scientifiques, pour leur part, considèrent que les risques associés à l’ingestion de pesticides par les fruits et légumes sont rarement significatifs d’un point de vue toxicologique. En contrepartie, plusieurs travaux de recherche semblent démontrer qu’une consommation accrue de fruits et légumes auraient un effet protecteur face à l’apparition de certains cancers. En 2007 une méta-analyse publiée par le Word Cancer Research Fund (WCRF) et de l’American Institute of Cancer Research (AICR) (WCRF/AICR 2007), a évalué le potentiel des fruits et légumes à protéger contre l’apparition de cancers. L’étude concluait à un effet protecteur « probable » pour différents sites de cancer : bouche, pharynx, larynx, œsophage, poumons, estomac.

Ces deux constats sont opposés au point de départ et il est…

L’Atlas de la santé et du climat de l’OMS et l’OMM présente les liens entre santé, climat et changement climatique

Exemple de collaboration fructueuse entre la santé publique et les services météorologiques, l’Atlas de la santé et du climat (The Atlas of Health and Climate) contient des cartes, tableaux et graphiques qui rendent plus explicites les liens entre la santé et le climat. L’Atlas de la santé et du climat a été publié conjointement par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il illustre certains des défis actuels et émergents les plus pressants. Il a été publié en octobre 2012 en anglais et puis traduit en français.

Contexte

Alors que le climat continue de changer dans le monde, les dangers augmentent pour la santé de l’être humain. Chaque année, les sécheresses, les inondations et les cyclones affectent la santé de millions de personnes. La variabilité du climat et les conditions extrêmes, comme les inondations, peuvent également déclencher des épidémies de diarrhées, de paludisme, de dengue ou de méningite, entraînant la…