Intoxications

Portrait des appels au Centre antipoison du Québec de 2013 à 2015 par catégorie de pesticides : pertinence et implications

Les appels au Centre antipoison du Québec (CAPQ) pour intoxications réelles ou suspectées aux pesticides sont publiés à l’Infocentre de santé publique en considérant différentes variables. Cependant, ces données sont regroupées sans tenir compte des différentes catégories de pesticides. Le CAPQ possède toutefois les données pour certaines de ces catégories. Cet article dresse le portrait des appels au CAPQ pour intoxications de 2013 à 2015 au Québec selon les trois catégories suivantes : insecticides, herbicides et fongicides. Les données d’appels impliquant les trois catégories de pesticides ont été extraites, cumulées séparément, puis exprimées en fréquence relative d’appels pour chacune des variables d’intérêt. Des différences par catégorie de pesticides ont été observées pour l’âge, le sexe, la voie d’exposition, la toxicité potentielle et le lieu de traitement. Il appert qu’un portrait par catégorie de pesticides est pertinent et utile pour mieux caractériser les intoxications aux pesticides au Québec et dégager certaines pistes d’intervention et de recherche.

Analyse descriptive des appels au Centre antipoison du Québec de 2008 à 2014

Le Centre antipoison du Québec (CAPQ) répond à la population et aux professionnels de la santé confrontés à une situation urgente d’intoxication ou d’empoisonnement. Il offre un service téléphonique d’urgence, sans frais, 24 heures par jour durant toute l’année. Une équipe d’infirmières et de médecins spécialisés dans la prise en charge de telles situations répond aux appels concernant :

  • Les empoisonnements aigus, réels ou suspectés;
    Un empoisonnement aigu désigne une exposition, unique ou répétée, dans un court intervalle de temps impliquant un enfant ou un adulte qui :
    • avale un produit dangereux, soit : des produits chimiques, une mauvaise dose de médicament, des drogues, des champignons vénéneux, des aliments douteux, etc.;
    • est atteint par contact cutané ou dans les yeux par un produit dangereux;
    • respire les vapeurs d’un produit dangereux.
  • L’exposition à des produits domestiques ou industriels, à des pesticides, à des plantes toxiques, à des champignons vénéneux, à des drogues ou à des animaux venimeux;
  • La mauvaise utilisation d’un médicament;
  • Les accidents de travail impliquant une exposition aigüe à un produit toxique;
  • Les demandes de renseignement concernant un produit toxique.

Cet article constitue une mise à jour des statistiques publiées pour la période de 1989 à 2007 (Lebel et al., 2009). Il faut noter que, depuis cette publication, la définition des pesticides utilisée lors de la compilation des appels a été modifiée afin de correspondre à la définition du Code de gestion des pesticides (Gouvernement du Québec, 2008). Par conséquent, la fréquence des appels concernant une exposition aux pesticides ne peut être comparée directement avec la publication antérieure. Les statistiques concernant les appels au CAPQ, de 1989 à 2014 sont disponibles, pour les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux, sous l’onglet du Plan national de surveillance de l’Infocentre de santé publique.

L’objectif principal de cet article est de dresser un portrait provincial et régional des appels au CAPQ pour intoxication, pendant la période de 2008 à 2014.

Les risques associés à la mauvaise utilisation de certains aérosols imperméabilisants

Une augmentation significative des appels au Centre antipoison du Québec pour des cas d'intoxication probable par aérosol imperméabilisant a été notée depuis 2012. La majorité des personnes exposées a dû se présenter dans un centre hospitalier en raison d'une détresse respiratoire aiguë. Ce communiqué de toxicovigilance a pour but d'informer les professionnels de la santé, ainsi que les directions de santé publique, Santé Canada, l'industrie et le public en ce qui a trait aux risques pour la santé encourus par la population lors de l'utilisation d'aérosols imperméabilisants.

Pour consulter le communiqué de toxicovigilance : www.inspq.qc.ca/publications/1828

Mobiliser une communauté du sud du Québec pour contrer l'herbe à poux : analyse des coûts de l'intervention et de ses effets sur la distribution spatiale des plants, du pollen et des symptômes d'allergie chez des adultes

Ce rapport présente les principaux résultats d'une étude en trois volets (spatio-temporel, économique et social) portant sur la gestion de l'herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia). Elle vise à orienter la prise de décision des organisations concernées tant aux niveaux provincial et régional que municipal, sur des bases scientifiques solides. L'étude s'inscrit dans la continuité de quatre années d'évaluation des effets d'un mode d'intervention intégrée pour le contrôle de l'herbe à poux déployé dans une municipalité de la Montérégie. L'utilisation d'un système d'information géographique (SIG) explore les relations entre les données environnementales et sanitaires en lien avec l'herbe à poux. Le recours aux SIG est peu répandu pour l'analyse des aéroallergènes. Ils présentent une avenue intéressante pour l'examen du phénomène. L'évaluation économique démontre que le mode d'intervention intégré est très efficient par rapport au mode d'intervention minimal généralement appliqué au…

Fréquence des appels pour intoxications au Centre antipoison du Québec, 1989-2007

Le Centre antipoison du Québec (CAPQ) est un organisme provincial qui offre un service de réponse téléphonique, de consultation médicale spécialisée et d’analyses toxicologiques à la population et aux professionnels de la santé, 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Une équipe d’infirmières et de médecins spécialisés en toxicologie dans les situations urgentes d’empoisonnement répond aux questions concernant les événements suivants : empoisonnements aigus, réels ou suspectés; exposition à des produits domestiques ou industriels, à des pesticides, des plantes, des champignons, des drogues ou des animaux venimeux; mauvaise utilisation d’un médicament; accidents de travail impliquant une exposition aiguë à un produit toxique; et enfin, demandes de renseignements concernant un produit toxique. Le CAPQ n’a pas le mandat de répondre aux questions concernant les infections, les électrocutions, les morsures d’animaux non venimeux, les allergies, les animaux empoisonnés et les intoxications chroniques.

L’objectif de cet article est de mettre à jour et de présenter de façon plus détaillée les statistiques des appels pour intoxication au CAPQ publiées en 2006 dans le « Portrait de santé du Québec et de ses régions 2006 »1. Ces données provinciales agrégées seront éventuellement disponibles par région dans le portail de l’Infocentre de santé publique et mises à jour annuellement. En attendant le déploiement de cet indicateur dans le portail, les données agrégées par région sociosanitaire sont disponibles en s’adressant au premier auteur du présent article.

Le projet INTOX – Une ressource internationale en toxicologie médicale et en santé environnementale

Le programme INTOX IPCS (pour International Programme on Chemical Safety) est une initiative globale de promotion de la sécurité chimique qui se traduit par la mise en place et le renforcement des centres anti-poison ainsi que par l’accès universel à de l’information sur les produits chimiques, les circonstances d’exposition et les outils de gestion disponibles.

L’histoire du projet INTOX offre un aperçu intéressant du développement d’un programme de collaboration internationale qui se construit peu à peu, à travers l’implication progressive de professionnels en toxicologie médicale et de santé environnementale. En1978 d’abord, une réunion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Fédération mondiale des centres de toxicologie clinique et des centres anti-poison officialise la collaboration entre ces deux organismes. Par la suite, une enquête réalisée par la Fédération mondiale, l’IPCS et la Commission des communautés européennes sur les centres anti-poison et…

L’intoxication au monoxyde de carbone chez les enfants

Le monoxyde de carbone (CO) est l’agent chimique le plus souvent impliqué dans les intoxications aiguës accidentelles déclarées à la Direction de santé publique de Montréal. Le CO, gaz incolore, inodore, non irritant et toxique, se lie préférentiellement à l’hémoglobine pour former la carboxyhémoglobine (HbCO), diminuant ainsi la capacité du sang à transporter l’oxygène. Cet effet est augmenté par le déplacement de la courbe de dissociation de l’hémoglobine, diminuant la disponibilité de l’oxygène pour les tissus. En plus de sa réaction avec l’hémoglobine, le CO se combine à la myoglobine des cellules musculaires cardiaques et squelettiques ainsi qu’aux cytochromes et aux métalloenzymes tels que le cytochrome c oxydase et le cytochrome P-450. D’autres effets à la santé pourraient également être présents tels que les arythmies et l’ischémie cardiaque ainsi que les lésions de reperfusion cérébrale. La toxicologie du CO est donc relativement complexe et le processus d’intoxication ne relèverait pas uniquement d’un simple phénomène d’hypoxie cellulaire.

Les principaux signes et symptômes d’une intoxication au CO généralement rencontrés chez l’adulte comprennent des maux de tête, des étourdissements, des nausées, des vomissements, de la faiblesse, de la fatigue, de la confusion, une dyspnée, des changements dans la vision et, moins fréquemment, une douleur thoracique, une perte de conscience et des convulsions. Étant donné la nature non spécifique des symptômes, un haut niveau de suspicion est donc essentiel pour diagnostiquer ce type d’intoxication. L’intoxication au CO peut être confondue avec un état grippal, une intoxication alimentaire, une migraine ou des problèmes psychiatriques.

Par ailleurs, il existe peu de données dans la littérature scientifique concernant l’intoxication pédiatrique au CO, même si les enfants en sont souvent victimes. Or, quelques articles scientifiques rapportent des différences importantes entre le portrait des intoxications chez les enfants et celui survenant chez les adultes. Nous présentons ici un cas d’intoxication relié à un système de chauffage au gaz naturel survenu dans une famille montréalaise, un exemple qui soulève certaines interrogations en lien avec l’intoxication des enfants au CO.

Les intoxications au chlore dans les piscines publiques du Québec

Reconnu pour son efficacité à protéger les usagers des risques d’infection, le chlore est un désinfectant abondamment utilisé au Québec dans les piscines publiques et privées. Il est toutefois considéré comme une matière dangereuse, susceptible de représenter un risque à la sécurité et à la santé humaine tant lors de sa fabrication, de son entreposage et de son transport commercial, que lors de son utilisation.

Le présent article traite des intoxications au chlore survenues au Québec dans des piscines publiques intérieures. Les principales données utilisées dans cette étude proviennent d’entretiens effectués auprès des directions régionales de santé publique du Québec (DSP) et des responsables de piscines publiques, de statistiques recueillies auprès du Centre anti-poison du Québec (CAPQ) et des banques de données chronolo­giques de la DSP de Québec.