Changements climatiques

Changements climatiques et criminalité : y a-t-il injustice environnementale?

Les changements climatiques entraînent de nombreux effets sur la santé des populations, alors que les communautés sont transformées par les canicules et les inondations, par exemple. L’un des effets indirects des changements climatiques pourrait inclure la criminalité accrue induite par les vagues de chaleur, qui seront plus nombreuses. En effet, de nombreuses études ont montré les effets physiologiques de l’exposition à la chaleur, caractérisés par une augmentation de l’agressivité et des comportements violents, notamment. La criminalité est vécue plus fortement dans les quartiers défavorisés, ajoutant un élément à la trame des inégalités sociales. 

Verdissement, santé et économie : quand les chiffres parlent!

Les villes les plus populeuses du monde pourraient voir leurs températures moyennes augmenter de plus de 8oC d’ici 2100 . L’une des recommandations de santé publique pour favoriser la résilience des villes en matière de changements climatiques passe par le verdissement. Aperçu des bienfaits que procurent les végétaux sur la santé des populations et de la valeur économique des services écosystémiques, à partir de deux publications récentes de l’Institut national de santé publique du Québec (1, 2).

Qui sont les plus à risque dans les quartiers à risque élevé de chaleur dans les grands centres urbains du Québec?

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le nombre de journées et de nuits chaudes s’accroîtra presque certainement à l’échelle de la planète d’ici la fin du XXIe siècle. La durée, la fréquence ou l’intensité des périodes chaudes ou de vagues de chaleur augmenteront aussi très probablement. Or, ces événements affectent déjà la santé des populations les plus défavorisées et des populations des centres urbains, peu importe le niveau de développement des pays.

Cet article présente les principaux indicateurs de la prévalence d’impacts sanitaires néfastes autorapportés lorsqu’il fait très chaud et humide en été dans les aires de diffusion très défavorisées (AD-TD) des neuf villes du Québec comptant au moins 100 000 habitants, en 2011.

Étude de performance de projets de lutte aux îlots de chaleur urbains dans la région de Montréal

Le Plan d’action sur les changements climatiques 2006-2012 du gouvernement du Québec visait notamment l’adaptation des communautés aux changements climatiques tant sur le plan individuel qu’en ce qui concerne les infrastructures et les programmes. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) était responsable du volet santé de l’Action 21 visant l’instauration des mécanismes devant servir à prévenir et à atténuer les impacts des changements climatiques sur la santé. À cet effet, le MSSS a confié à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) le mandat de soutenir le milieu municipal et les réseaux de la petite enfance et de l’éducation afin de mettre en place des mesures de lutte aux îlots de chaleur urbains (ICU). Ainsi, l’INSPQ a appuyé de nombreux projets de lutte aux ICU, notamment dans la grande région de Montréal. Au cours des années 2011 et 2012, plusieurs projets de création d’îlots de fraîcheur ont été mis en place dans divers arrondissements de la ville incluant, entre autres, des actions de végétalisation et d’aménagements de cours d’écoles, de terrains sportifs et de stationnements. Ces projets avaient aussi comme objectif de favoriser l’accroissement de la végétation et des surfaces réfléchissantes.

Afin d’évaluer les retombées de ces mesures de lutte aux ICU de manière concrète (réduction de la chaleur ou gain de fraîcheur), l’INSPQ s’est tourné vers le Service météorologique du Canada – Région du Québec (SMC-QC) d’Environnement Canada (EC) en raison des compétences et des ressources de cet organisme reconnu. Leur expertise a permis d’évaluer la performance des mesures d’atténuation des ICU de certains projets de démonstration dans la région de Montréal. Six projets et sites spécifiques ont été sélectionnés, assurant la représentativité de divers milieux, dans le but de quantifier les impacts des réaménagements. Cette évaluation est une première au pays dans le domaine des prévisions environnementales urbaines. Elle a permis l’acquisition de connaissances et le développement de méthodes pertinentes contribuant à améliorer les nouveaux projets de lutte aux ICU.

6e Symposium Ouranos

Les 4 et 5 décembre prochain se tiendra, au Centre des congrès de Québec, le 6e Symposium d’Ouranos. Les derniers développements d’Ouranos y seront présentés, tant au niveau de la recherche que des applications en sciences du climat et en impacts, vulnérabilités et adaptation aux changements climatiques. La programmation 2014-2019 d’Ouranos fera également l’objet de sessions spéciales.

Le nombre de places étant limité, il est primordial de s’inscrire tôt. L’inscription au symposium est gratuite, mais les diners seront payants (15$ avec reçus).

Nous vous rappelons que la date limite pour soumettre un résumé d’affiches (250 mots) est le 30 septembre 2014. Bien vouloir transmettre votre résumé à [email protected].

Finalement, veuillez noter que le programme sera disponible d’ici le 31 octobre. Plus de détails…

La santé environnementale à la conférence annuelle de l’ACSP

La conférence 2014 de l’Association canadienne de santé publique, qui s’est tenue du 26 au 29 mai à Toronto, s’est présentée comme « une tribune nationale ouverte au réseautage et à l’échange des connaissances, pour cerner, discuter et diagnostiquer les problèmes de santé publique de l’heure dans un éventail de disciplines et de secteurs ». Deux thèmes du domaine de la santé environnementale ont fait l’objet de sessions thématiques. L’atelier « Pour accorder la priorité aux changements climatiques dans le travail de santé publique » a eu lieu le mercredi 28 mai. Il y a été notamment question des effets actuels et futurs des changements climatiques et des mesures efficaces qui peuvent être prises à divers paliers pour prévenir ou atténuer les effets sanitaires de tels changements. Les conférenciers invités étaient Monika Dutt, médecin-hygiéniste, du Cape Breton District Health Authority et Courtney Howard, urgentologue à l’Hôpital territorial Stanton de Yellowknife et membre de l’…

État des lieux sur les changements climatiques

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié, le 31 mars 2014, à Yokohama au Japon, un nouveau rapport intitulé : « Changements climatiques 2014 : conséquences, adaptation et vulnérabilité ».

Fruit du travail de 300 auteurs représentant 70 pays, le rapport aborde les incidences des changements climatiques à ce jour, les risques à venir dus à l’évolution du climat, et les possibilités d’interventions efficaces pour réduire ces risques.

Il ressort de ce document que les effets des changements climatiques se font déjà ressentir sur tous les continents et dans les océans. Des populations, des industries et des écosystèmes sont vulnérables dans le monde entier. Les risques encourus sont attribuables au manque de préparation, à l’exposition des populations et des biens, et à l’apparition de phénomènes ou de tendances climatiques. Sur cette base, il devient possible de mettre en place des actions novatrices pour réduire les risques. La…

Le développement d’une communauté de pratique en adaptation santé aux changements climatiques : un projet pertinent?

Dans la dernière décennie, les scientifiques ont commencé à mieux comprendre les effets des changements climatiques sur la santé des populations (McClymont Peace et Myers, 2012), et ont établi que les changements climatiques ne représentent plus uniquement un problème environnemental, mais bien un problème pour la santé au sens large (Costello et al., 2009). Dans cet esprit, faciliter le partage d’informations peut aboutir à une meilleure efficacité et efficience de la recherche dans le domaine de la santé et des changements climatiques. En effet, comme le notent Connor et al. (2010), la mise en commun d’informations permet le développement de meilleurs outils de surveillance et de contrôle en santé. Selon le quatrième rapport d’évaluation du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), cette surveillance est la composante la plus élémentaire de l’adaptation en santé publique aux changements climatiques. Le partage d’informations a son importance en adaptation, puisque notre capacité à répondre aux effets négatifs des changements climatiques sur la santé relève des informations fiables et actuelles que l’on détient sur le sujet. De plus, la gestion des effets des changements climatiques sur la santé doit être prise en charge par les différents secteurs de la société, comme le gouvernement ou la société civile, mais elle doit aussi faire l’objet d’une collaboration interdisciplinaire et internationale qui, jusqu’à maintenant, est très peu répandue (Costello et al., 2009).

L’Atlas de la santé et du climat de l’OMS et l’OMM présente les liens entre santé, climat et changement climatique

Exemple de collaboration fructueuse entre la santé publique et les services météorologiques, l’Atlas de la santé et du climat (The Atlas of Health and Climate) contient des cartes, tableaux et graphiques qui rendent plus explicites les liens entre la santé et le climat. L’Atlas de la santé et du climat a été publié conjointement par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il illustre certains des défis actuels et émergents les plus pressants. Il a été publié en octobre 2012 en anglais et puis traduit en français.

Contexte

Alors que le climat continue de changer dans le monde, les dangers augmentent pour la santé de l’être humain. Chaque année, les sécheresses, les inondations et les cyclones affectent la santé de millions de personnes. La variabilité du climat et les conditions extrêmes, comme les inondations, peuvent également déclencher des épidémies de diarrhées, de paludisme, de dengue ou de méningite, entraînant la…

Quel rôle pour la santé et la biodiversité dans les nouveaux objectifs de développement durable de l’ONU?

En juin 2012, le Brésil a accueilli la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CDD), désignée sous le nom de Rio +20, soulignant ainsi le 20e anniversaire du Sommet de la Terre en 1992 à Rio. Lors de cette conférence, les délégués de Rio +20 ont adopté une déclaration commune intitulée « L'avenir que nous voulons », qui énonce les principes universels du développement durable. Bien que la déclaration finale propose des orientations pour l’élaboration de politiques visant la protection de l'environnement, l'équité sociale, la prospérité mondiale et la réduction de la pauvreté, la Conférence Rio +20 a été critiquée en raison de la faiblesse de ses engagements et du manque de pragmatisme des objectifs énoncés. Rio +20 n’a pas permis de conclure d’accords juridiquement contraignants et les États présents à la conférence n’ont adopté que des engagements volontaires en vue d'atteindre certains objectifs nationaux de développement durable. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a même avoué que « nos efforts n'ont pas été à la hauteur du défi auquel nous faisons face ».

Les négociateurs se sont tout de même entendus sur le processus d’élaboration des nouveaux Objectifs de Développement Durable (ODD), qui donneront suite aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) pour la période post-2015. Nous nous positionnons dans le présent texte en faveur du rôle primordial de la santé mondiale au sein des nouveaux objectifs qui jettent les bases du développement international pour la période débutant en 2015. Nous voulons, par ailleurs, synthétiser l’évidence scientifique liant la santé publique à la protection de la biodiversité afin de démontrer l’importance de la santé dans les débats concernant le développement durable.