Catastrophe du Lac-Mégantic : suivi de la contamination de la rivière Chaudière

Le 27 novembre 2015, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques publiait le second rapport du comité d’experts sur la contamination résiduelle de la rivière Chaudière par les hydrocarbures pétroliers. Ce document portait sur l’analyse des résultats obtenus dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de gestion des contaminants dispersés dans la rivière Chaudière en juillet 2013. Les principaux constats sont rapportés ci-dessous :

• L’étendue de la contamination, de même que la concentration en hydrocarbures pétroliers mesurée dans les échantillons de sédiments prélevés sur le lit de la rivière Chaudière, ont diminuées de façon importante de 2013 à 2014;
• Certains échantillons de sédiments prélevés dans le tronçon de la rivière couvrant les quinze premiers kilomètres en aval du Lac-Mégantic avaient toutefois des concentrations en hydrocarbures pétroliers jugées préoccupantes;
• Bien qu’une forte proportion des poissons capturés en 2014 avaient des anomalies physiques (dont l’érosion et la déformation des nageoires vraisemblablement attribuable à l’exposition aux hydrocarbures), le déversement n’a toutefois pas eu d’effet significatif sur la concentration des contaminants dans leur chair;
• À l’instar des poissons capturés dans les autres plans d’eau du Québec, les prises issues de ces secteurs peuvent être consommées en suivant les recommandations du Guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce.

En marge de ces constats, les auteurs du rapport ont présenté une série de recommandations ciblant la période 2015-2017, dont certaines ont déjà fait l’objet de suivis ou sont déjà complétées :

• Effectuer la caractérisation complémentaire de certaines zones d’accumulation de sédiments de la Haute-Chaudière et du lac Mégantic (2015-2016);
• Compléter la remise en état des lieux et la végétalisation de certains secteurs, initiées en 2014 (terminé);
• Reprendre la caractérisation des sédiments (notamment aux sites échantillonnés en 2013 et en 2014, afin de suivre l’évolution temporelle de la contamination) et de la communauté de poissons (2016-2017).

En conclusion, malgré que le tronçon supérieur de rivière Chaudière porte encore les traces du déversement survenu le 6 juillet 2013, son état général semble s’améliorer. Bien que, selon le rapport, la qualité des eaux de la rivière n’a jamais représenté de véritable risque pour la santé des populations concernant l’approvisionnement en eau potable, les suivis proposés permettront d’identifier des mesures d’atténuation durables pour assurer le maintien de la qualité de ce milieu. [PP]

Sources :

Site web du MDDELCC : www.mddelcc.gouv.qc.ca/lac-megantic/chaudiere.htm.

Journal Le Devoir (10 février 2016) Rivière Chaudière – Des poissons intoxiqués au pétrole